Amélie B me demandais comment font les japonais pour se rencontrer, former des coup(le)s avec toute cette réserve, cette distance qui semble caractériser leurs rapports publics.
J’en ais aucune foutre idée.
Ce qui est drôle, c’est de les voir dans des situations où cette pudeur tombe un peu; C’est vrai que lors de la soirée passée avec les amis de Chiaki, il y avait un couple, et bon…Je l’aurais pas su, j’aurais pensé que ce sont des ex « bisous-bisous » du primaire à tout casser, mais guère plus : ni frôlement des lèvres et des joues, ni mains qui se rencontrent, n’imaginez même pas effleurer une hanche, si tu touches une fesse c’est la lapidation.
軟 派 する
なんぱする , nanpasuru , draguer
Par contre, quand je traverse le parc le soir du centre de Kichijôji (avec mes petites courses, c’est moins cher avant fermeture), c’est digne d’illustrer la chanson de Brassens dans un karaoké pas cher : Des couples de presque tout age (traduire : 42 ans et moins) boivent (parfois pas mal, shouff les cadavres Frère !) sur les bancs, rigolent, se furent (la classe c’t’expresion T_T), s’étreignent…C’est très mignon.
Parfois, ça sent bon le mélo télévisé : le prof particulier et la lycéenne, le pseudo-artiste et l’Office Lady, le canadien barbu trop gentil et la petite étudiante à jupe longue…
Un moment réjouissant.
Deuxième cas, la drague dans le train.
Alors celle-là, faut franchement se la sentir, parce que 80 regards d’un wagon de 23h50 posé sur vos techniques de site grec traduit par google, merci !
Ex1 : Le 33 tonnes du plan en viscose, le « Lidl » du style, le Guy Montagné de la finesse
3 filles en face : 2 mignonnettes (une avec des dents japonaises -c’est beaucoup dire!- et l’autre hélas élégante comme un sparadrap noirci qui dépasse du talon de la chaussure) VS une troisième genre Arlette Laguiller de la baie de Tokyo, le nez plongé dans un bouquin.
Forcément, le vendeur de bagnoles payé au rendement affalé en face est un peu éméché, il se sent, et…fonce sur Arlette, cash.
Bon…………
Alors là, ça se corse, puisque je ne comprends que quelques mots. En gros :
« Hey, il a l’air bien ton livre ! J’lai lu aussi, j’crois. »
MAIS, manque de bol (au pays du riz, c’est fatal…), tous les livres ici sont protégés par une couverture en papier Kraft marron avec le nom de la librairie dessus.
La fille reste un peu flan, hoche la tête et serre les jambes.
Comme il s’est rué à coté d’elle, il se penche (=rapprochement) par dessus son épaule. Elle esquive en abaissant son livre d’exercices isométriques pour qu’il ne se colle pas trop et hoche encore la tête pour ne pas devoir lui parler (ou alors elle prépare son coup de boule façon Pierre Richard).
Après, drame, j’ai dû quitter le wagon, et la dernière image que j’ai, c’est le fonzy qui essaye d’enchaîner sur une maigre info lâchée par la fille (« Ah oué, la lutte des classes ça le fait, chuis fan, j’en faisais avant !« ) pendant que les 4 autres présents font la pire grimace de dédain en observant le cirque.
重 い
おもい , omoi , lourd
***Pouf pouf***
Ex2: Carré plongeant VS Coupe Du Guesclin !
En rentrant de Chôfu (complètement trempé mais c’est une autre histoire…), le dernier train bondé au départ se vide progressivement…
Une brune pétillante avec un carré court et plongeant (*sboink!*) et un mec affublé de la pire coupe de chevalier se touchent les dents, genre:
– T’as vu celle-là chez moi, on dirait pas trop la petite nageoire de Némo ?
– Ah ouais !?
Bon………….
La fille se la raconte un peu, elle est contente de se faire draguer par le Prince de Lu ©, lui fait un peu genre « j’ai l’habitude de faire rire les meufs; Tiens, j’te redis une connerie pour la peine…«
ET ÇA MARCHE ?!?!
– Ah, marrante ta petite ligne sur la main, fait voir ?
– Ah boooon, où çaaaa ?
Et vas-y, premier contact et 3 minutes plus tard elle lui colle une de ces affectueuses bourrades sur l’épaule, très symptomatique de la Japonaise contente (tradition féminine nationale : vous défoncer les biceps d’une claque en disant « Arrêêête un peu ! » au lieu de « Continue mon poulet ! »)
Bon ben après, chuis descendus……….Fin.