Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un Shaw Brothers, et ma prédilection pour ce qui semble foireux, en l’occurrence cette histoire de sombre crétin armé de ses épées- boomerang, m’a naturellement porté vers celui-ci.
Le plot tient comme d’hab’ sur une demi-feuille de pécu abrasif prédécoupé pour constipé chronique :
Le méchant tue pour le compte du plus-méchant-encore-gouverneur, toujours en coupant des têtes dans des grandes gerbes de sang glucosé, et tranche aussi du rocher, des arbres, etc., le tout avec des étincelles produites par quelques prodiges de la campagne cantonaise qui nous échappe.
Bien entendu, les objets volants reviennent toujours dans sa main avec un formidable effet de montage à l’envers, un régal pour l’oeil d’enfant qu’il convient de retrouver devant ce genre de perles où triomphent la justice (un peu), la vengeance (beaucoup) et les retournements prévisibles à 100 lieues.
Décors en carton, plantes mortes repeintes, bruits de draps froissés à chaque coup de poing, c’est du classique ultime, avec quand même un petit goût de raté, vu que le méchant le reste de bout en bout, et la justice ne triomphe pas, sinon la personnelle.
Point d’intérêt chevaleresque, des combats assez banals (malgré ces intéressants plans larges sur les combats collectifs) et surtout fatigants à être platement montés…Dommage, avec des chaînes d’anneaux, des boomerangs et ce discours politique amorcé mais inachevé, on aurait pu faire mieux. 2,70/5
C’était donc Fei long zhan, de Meng Hua Ho, pourtant pas un obscur tâcheron, puisqu’il a réalisé un certain nombre de trucs classes, comme The Lady Hermit, Ambush, Monkey Goes West ou the Flying Guillotine… ou résolument kitschs, comme The Cave of the Silken Web, Killer Darts et Oily Maniac. Un cinéaste à découvrir, mais peut-être pas avec ce film-là.