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Le spectre rouge de la subversion mondiale
Ici, le poids de la coutume est écrasant, comme dans ce qu’on imagine être les mentalités du moyen age, une sorte de caricature prélecture de Duby, mais pas entièrement faux non plus.
Parler du Japon, c’est un peu comme parler du Moyen-Age, justement. Pas seulement pour l’objet, mais aussi pour la manière d’en parler: Les médiévistes sont rarement dépassionnés, et les prises de positions peuvent être violentes.
Encore ce week-end, je me suis fait avoir à essayer de défendre ma vision du Japon contre un pleutre lambda qui avait tout compris et m’a amèné sur le terrain de “au fond t’es comme un expat’, tu sais quoi du vrai Japon ?”.
Ah.
« Je connais mieux le Japon que toi, ahahaha ! »
Je me suis fait lamentablement embarquer (faut dire que j’étais en abstinence sexuelle volontaire, pour voir jusqu’à quand ma copine allait tenir avant de me violer, et j’étais un peu désarçonné que ce ne soit pas plus rapide, donc : à cran. Mais on s’impose les paris imbéciles qu’on mérite, n’est-ce pas ?) dans la disputions, alors que le discours ne méritait vraiment pas cet égard.
Pour ceux qui connaissent ce monument (=gros, lourd, souvent d’un goût pompier et douteux) de la chanson française qu’est Diam’s, et plus particulièrement sa chanson “ma France à moi”, eh bien c’était presque pareil version pro-Japon.
Jeunesse moderne.
D’où divergences d’opinions (son Japon est ouvert et festif et le mien est écrase par les salaryman sans devenir intellectuel, si ce n’est l’envie de dévier toute conversation sérieuse vers des broutilles afin de conclure par une phrase-tombeau genre “ah, c’est fort les différences culturelles !”). D’où, cet impossible contrôle absolu de vouloir, même désillusionné, défendre un Japon approprié, schématisé, classifié, déformé, caricaturé…comme le font les Japonais pour le reste du monde…
Et l’étranger, puissant et fier de son sens ethnologique, se sent gonflé par l’ivresse de ce pays, fascinant, formidable, écœurant, et se dit : eux le font, pourquoi pas moi, au fond ?
Ici, vous pouvez dire tout ce que l’Europe réprouve sous l’étiquette racisme/sexisme.
Oui, sauf qu’au cas échéant, on mettra des glaçons dans votre bière.
Vous pouvez tout dire mais pas à tout le monde. Critiquer LES Japonais de face, OK, mais pas personnellement. Pas avec un Gaijin non plus : vous passeriez pour un colonialiste, un vieux blanc, un serveur de chez Troisgros, que sais-je ?
Toujours est-il qu’on pourrait écrire des blogs entiers de choses plus ou moins justifiées et justifiables sur la question.
Revenons a notre point de départ, la coutume, le truc « que tout le monde fait alors c’est comme ça » même si personne ne sait plus expliquer pourquoi, un peu comme personne ne sait plus trop pourquoi le plan vigipirate qui devait durer 6 mois a couvert la France de flics depuis 6 ans (un préambule au glissement vers l’autoritarisme d’État ?).
Vous êtes tous rien que des sales rouges !
Bref, aussi agaçant que ce soit, faut suivre les règles orales et ne pas se faire remarquer. C’est pareil partout dans le monde, je sais.
Avoir peur de ce que pensent les autres me semble cohérent s’ils sont susceptibles de faire quelque chose pour toi : t’aider à déménager parce que tu leur dis souvent bonjour, t’apporter des fruits qu’ils ont reçus et n’aiment pas, t’inviter à manger quand tu fouilles les poubelles alors que tu les tries toujours si bien, etc.
C’est donc la logique ou l’intérêt qui te poussent à considérer ceux qui seraient potentiellement sujets à te venir en aide si besoin est. Or, le Japon…
Le concept d’entraide est dangereux, la demi-mesure n’étant définitivement pas une règle locale.
On pourrait penser le contraire quand on entend des jeunes affirmer que leur but dans la vie est d’être tranquille et ne pas devoir prendre de décisions (entendu pour justifier un refus d’avancement dans une société, véridique !). Mais ça ne relève pas de la même chose.
Exemple d’entraide horizontale : le tube cathodique à visage humain.
(ça pue le Pierre-La-Police, cette phrase…)
L’entraide est horizontale alors que le travail et la société sont structures verticalement ; D’où une difficulté à trouver un équilibre dans la vie personnelle (la partie structurante est absente ou en voie d’extinction dans la sphère privée), en l’absence de Dominant /Dominés, en tout cas théoriquement (combien de filles falotes dans la zone d’influence d’une forte tête ?).
L’entraide peut rapidement se résumer à « je te tends un doigt et tu me bouffes le bras, même une fois sortie de la merde « (et moi, les fists ass-to-mouth, je dis bof.).
Alors pourquoi faire attention aux autres alors qu’on n’a rien à en attendre ? Excellente question, vous pouvez baisser le doigt maintenant…
Je commence donc à m’en foutre un peu, et, agréable surprise, Chiaki aussi ; c’était pourtant moins évident pour elle…Pour moi, ça va, je suis un visage-pale, on me passe tout. Être sauvage est attendu de la part des étrangers, alors j’en profite.
Alana m’a prêté une superbe Djellaba en tergal© rouge pour la soirée déguisée de la peu froide Akichan, dans un énième bar fusion de Shibuya.
Pendant qu’elle gazouillait de table en table affublée de son costume de Minnie et ses petites dents en éventails (tous deux épouvantablement japonais…), j’assassinais le bon goût en scheik arabe même pas digne d’un Rudolf Valentino, une serviette en éponge sur le melon, attendant d’être assez confit pour me transformer en…
Dai Gay-Jin, catcheur de l’amour semi-lourd en exil nippon
, Supermollestardor de uestres genitalies, complet look extra bright, moumoute en ballet espagnol naturel, masque de fantomette beurrée, aspirant cosplayeur sailor-moon sans le sou, résille guinéenne, bloomer et ceinture en spandex rose comme un short Agassi ou Christian Hosoi, c’est suivant.
Ben c’était fun.
Puis le matin, j’ai vomi.