
Le Parti des Sphincters Ankylosés, tendance « Bleue »*.
[*Il ne s’agit pas de bleus à cause des coups de boutoir des marteaux-pilons de la rondelle (a.k.a. la tendance « Rouge« , ou encore « Rosette Sanglante« ), ni d’une hypothétique noblesse consanguine -on est sur une ile, TOUT le monde est consanguin de toutes façons – mais de leur peau, légèrement teintée suite à l’ingestion répétée de permanganate de potassium et la constipation qui en résulte. Ils ont pour hymne « A l’aube de l’an 2000, pour les jeunes, c’est plus l’même deal » du Suprème NTM…jaguar-gorgon, popopopoppo!]
政党 ・ seitou ・parti politique
Je ne serais en « vacance » qu’à partir du dimanche, donc…Pendant quelques jours, Baptiste m’accompagne au travail.
A Tama Plaza, histoire de manger un curry chez « Indo no Tonari » (allez-y, c’est bon et pas cher. Voilà pour la propagande), puis à Kichijoji le vendredi, où on part en avance histoire de voir la Parc d‘Inokashira Koen.
Ca faisait longtemps que je n’avais pas fait le chemin qui mène à mon ancienne guest house : on descend à Mitakadai, le petit légumier est encore là mais le bar-tapas a fermé. Toujours les batailles de falots politiques placardés sur le cairon, prêt à manger des cacas mous que je rêve de leur jeter en guise de dessous de table. La guesthouse a l’air morte.
ブロック塀
ぶろっくへい ・ burokkuhei ・mur d’enceinte en parpaings
Le parc est gris, c’est pas la saison où quoique ce soit fleurit ou fane en un interminable camaïeux de couleurs automnales, mais c’est tout de même joli. Ou du moins, ça ressemble moins à une attraction touristique que dans les rushs des hanami.
On y croise les japonais de la vrai vie (ouais, les autres c’est rien que des morts-vivant comme dans Biohazard**), qui visitent et mangent des yakisobas de kombini sur un banc pendant que 2 gaijins imbéciles font du limbo sous les branches des cerisiers centenaires (devinez qui ?).
[**Resident Evil pour la France. Sinon, jetez donc un oeil sur Gore From Outer Space, si vous aimez les films imbéciles et les politiciens nippons)

On mange des brochettes sur un banc en regardant les canards avant de passer à l’observation (avec un léger haut-le-coeur) des carpes-tellement-voraces-que-même-un-mollard-flottant-les-contentent. Youpi.

Adage japonais : plus le yakitori est sale, meilleur il est.

La leçon se passe bien, une madame Watanabe un peu intimidée d’avoir devant elle 2 barbus concentrant à eux seuls plus de virilité que 70% des mecs du quartier réunis nous dévoile son périple italien, un voyage organisé pendant lequel elle n’a eu que 30 minutes libres pour acheter 2 sacs, 2 portefeuilles et 1 porte-monnaie dans une boutique Vuitton (ça coute combien, tout ça ?), la pauvrette. Mais bon, elle est vraiment sympa alors on lui passe, n’est ce pas…
Puis c’est Shimotakaido, pour une autre leçon (je suis seul avec l’élève, cette fois) suivi d’un petit passage chez mon marchand de café préféré qui -après avoir prit une photo la dernière fois- se sent obligé de donner sa carte.C’est gentil, notez : on n’a pas des rapports comme ça avec tous les vendeurs. Je rapelle que Tokyo, c’est parfois cordial mais ça reste souvent froid…Et saluons l’effort notable de parler aux étrangers sans qu’ils soient à même de vous répondre sans au moins 2 fautes de synthaxe dans la phrase.
D’ailleurs… Sa copine-qui-vend-des-bagels donnera aussi la sienne, après une approche communicative de légende à insérer vite fait dans les manuels de survie pour autistes :
- Anooo…vous êtes français ?
- Voui ?
- Ahhhh….euh….regardez
[elle a un pin’s de la tour Eiffel sur son coupe vent en polyester]
- Ah…ben…Tu es allée en France ?
- Non, mais je voudrais trop !!
- Tu apprends un peu le français, alors ?
- Ah, non plus, pas du tout !
- Ah….euh…uhuh…
- Uhuhuh….
- …………………….
- …………….
C’est pas la crampe ultime, mais c’est un peu chaud, là…En principe, si tu adresses la parole à quelqu’un, tu as au moins UN truc à lui dire.
Ben non. Montrer un pin’s suffit. Dont acte.
Rentrons à Shoinjinjamae…On va se baffer un Ramen dans le boui-boui à coté de Summit, non ?
Summit est un supermarché, mais comme son nom est toujours écrit en katakana, beaucoup de japonais dont ma copine n’ont aucune idée de ce que ça veut dire. On prononce SAMITO, ce qui m’évoque plutôt le protocole des sages de Sion et les colonies d’Ebron que le poulet d’Iwate et son ponzu. Mais ça ne regarde que moi.
スーパーマーケット
すうぱあまあけっと ・ suupaamaaketto・supermarché
En tout cas, je choppe la honte en faisant le mec qui sait commander en japonais…Sauf que je me souviens plus ce que j’ai bouffé la dernière fois, alors j’hèle la serveuse et lui demande la suggestion de l’échoppe. Ces 2 trucs, là ? Ok, un de chaque.
Baptiste obtient le truc que j’ai déjà gouté (ouf !) et moi, le ramen à assembler soi-même. Sauf que sur le coup, je me loupe et vais pour verser la soupe sur les nouilles au lieu de faire l’inverse, ce qui a pour effet de déclencher l’hilarité de la cuisine qui a le bon goût de nous bloquer avec un sens inné de la politesse pendant la première minute de slurpage, genre « j’évalue les décibels et checke, au cas ou il feraient d’autre bulles ».

Cela dit, on se casse le ventre, comme on se le cassera presque tous les jours, d’où les 2 kilos 5 de trop que je me traine désormais.
Samedi, je travaille, donc là suite, c’est dimanche à Asakusa.