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Veuillez m’excuser pour cette longue pose, liée au travail ainsi qu’au matage consécutif de True Blood et Day Break. Voilà.

Source de surdité pastorale

Le 3 mai, le parc de Yoyogi est superbement ensoleillé de lumière blanche, les pelouses abondamment peuplées et le niveau sonore proche de l’avion au décollage.

Je comprends mal comment les Tokyoïtes supportent un tel niveau de décibel alors que dans la semaine, on en bouffe autant en ville, toujours coincé entre 2 lignes de train, 3 patchinkos et le milliard d’imbéciles hurlant IRASHAIMASEEE dés qu’une feuille morte tombe dans un périmètre de 14 mètre autour de la boutique.

Sans doute l’habitude d’être dans un environnement bruyant des l’enfance joue. Notez que j’ai dit « Tokyoïtes », mais ça aurait pu être n’importe quelle ville de ce pays où tout et n’importe quoi est prétexte à une nuisance sonore volontaire ET justifiée par une quelconque règle absurde découlant du fait d’avoir peur de tout (le Japon est LE pays où tout est potentiellement dangereux, du moins dans la tête des ses habitants, mais ça méritera un autre post de style café du commerce).

騒音公害

そうおんこうがい ・Pollution sonore

Certains en ont déjà parlé mieux que moi, mais outre les brises-oreilles classiques, comme le train qui freine, par exemple (on se demandera s’il y a une volonté écologiste dans le fait de ne pas y jeter un peu d’huile pour assouplir), on a droit aux contrôleurs bramant des infos de contrôle à eux-même, aux 80 annonces annonçant (uh) que « le train va arriver, que le train est presque là, attention à ligne jaune, ne jetez pas vos papiers gras, lavez-vous derrière les oreilles », etc, souvent tout en même temps (le disque avec la voix d’assistante sociale pour traumatisés avec celle du contrôleur enrhumé par dessus).

C’est très utile, on ne sait jamais, c’est vrai que parfois, un train de 10 wagons qui arrive en couinant comme une demi-tonne de homards dans l’eau bouillante, ça pourrait passer inaperçu sans ça.
Dans le train, on vous répète vite fait le nom de toute les stations où s’arrête la ligne, au cas où vous auriez zappé sur le quai.

Bateaux de pèche

Pollution visuelle : se taper la vue des atroces baskets défoncées des mecs qui kiffent de glisser les pieds dans des pirogues à semelle en caoutchouc.

Puis c’est les paquets suspects qu’il faut signaler, puis la prochaine gare qui arrive, le côté duquel la porte s’ouvre, attention à la marche, ne laissez pas vos canettes et prenez vos bagages, n’oubliez pas le guide, merci d’avoir visité Azay-Le-Rideau, -ah, non…- et attention les portes se ferment, faisez gaffe à vos p’tits doigts boudinés d’anonymes morues à franges cache-acnée, éloignez-vous de la porte vous l’obstruez, vous aussi les collégiennes et vos sacs surement lourds comme un âne mort

« bienvenu dans la train express, le train ne s’arrête PAS dans les gares de Setagaya-Daita, Umegaoka, Gotokuji, Kyodo, […] MAIS vous pouvez changer à Seijogakuen-Mae et Noborito, c’est donc la prochaine station, attention on ralentit… »

Les portes s’ouvrent, les mémés se ruent sur les places comme le soudanais sur le lait condensé, elles piaillent et soudain s’excite vocalement la grognasse au coquillage humide d’aller à Enoshima avec l’abruti et sa mâchoire en forme d’aspirateur de table qui écoute sa dysenterie de paroles ineptes (résumée en « occupe-toi de moi et soumet-toi à ma volonté » ), et les gosses-rois brament, et…

Et les ventes de iPod explosent. Normal.

Meijijungu3

Le week-end, on ira au parc avec l’illusion que c’est le calme et la verdure. La verdure, c’est juste. Pour le reste, vous pouvez crever la bouche ouverte avec un yuka planté dans l’anus, c’est non.

Prends la pauseRC

明治神宮

Meijijingu grouilles de vieilles en kimono pliées en deux par les rhumatismes et les gâteaux cozy-corner, à moins que ce ne soit le soleil fracassant. Le temple est égal à lui-même : droit, clean, plat mais harmonieux.

afroIMG_2079

Tout le contraire d’Harajuku, imbitable rue à touristes de toute la péninsule et du pire de ce qui vient d’ailleurs, sans qu’on sache vraiment ce qui s’y passe d’intéressant, à part quelques poupées barbies et l’inévitable travestit qui vous fera pousser du coude le collègue.

l'enfer d'harajuku

Des crêpes infâmes, des babioles en plastique chinois et des blancs, les yeux brillants devant le Japon qu’on leur à vendu.
Un calvaire.

VOuté au soleilHarajuku -rue

Contraste ?

La promenade jusqu’à Shibuya est plus « posh » mais avec force détours, on peut tout de même voir une certaine inventivité dans l’espoir d’attirer le chaland avec une architecture, une vitrine, un état d’esprit. Et les filles sont plus jolies.

Jeunesse des rues, yo

Clarcks

Arrivé au magasin Clarks, la tentation est grande de me reprendre une paire de « desert boots » imprimés en simili-« Prince de Galles » à fine bande rouge, mais c’est Baptiste qui se lâche finalement. Un café plus loin, coincé entre une tablée de blacks et des jolies allemandes se faisant ostensiblement brancher sans espoir aucun par les précités, c’est enfin la détente.
Mine de rien, la ville stresse.

Shibuya est égale à elle-même : bariolée, sexuelle, animée sans but précis…les filles attendent sagement on ne sait quel concert, en ligne faisant le tour du bâtiment.

File d'attente-shibuya_rc

Les affiches vantent la nouvelle machine à sous BON JOVI et nous rentrons nous préparer pour la fête du soir…

Machines Bon Jovi