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banalité météorologique, ivre dans le train, Kagurazaka, M&M's, Marie et Mariko's Nights, masochisme quotidien, Nudibranches
Les fêtes à la maison ne sont pas exactement légion à Tokyo (ou alors pas chez mes pôtes), ceci s’expliquant peut-être par la taille des appartements, le fait que les jeunes habitent pendant 100 plombes chez leurs parents et que les voisins peuvent être particulièrement coincés, mais aussi surement par le fait que traditionellement, la maison est le domaine de la famille, et qu’on n’y invite pas, c’est tout.
Pour moi c’est un peu troublant, dans le sens où j’ai du mal à considérer que quelqu’un est un ami avant d’avoir foutu les pieds chez lui.
12 ans d’âge mental !
Marie et Mariko habitent en collocation à Kagurazaka et organisent désormais régulièrement des petites sauteries qui n’échappent pas au traditionel consensus mou de la même question déjà posée mille fois et de la vacuité des conversations noyées dans l’acool bu n’importe comment, mais c’est assez sympa quand même.
Mariko n’est pas exactement « un bloc » mais elle a pour qualité de savoir ouvrir son coeur et de parler couramment allemand, chose appréciable pour moi. J’éviterai de parler de Marie, parce que je suis comme qui dirait en chaleur dernièrement et toute parole à son encontre pourrait être mal interprétée, à juste titre. Bon.
Ce soir là, en spécial guest, outre Baptiste et moi, raccords dans les polos comme un couple de coréens gay dans sa trentaine, il y a avait Machin et Truc, que nous appellerons Titi et Grosminet pour plus de commodités.
Derrière l’humble Mamoru, une photo des 2 nudibranches sus-cités.
La banalité informatique proportionnellement inverse à la virilité, Titi trimbale dans sa liquette beige pale une identité entre deux âges, pas assez jeune pour être blafarde ment excitant pour l’amateur de maigrichons, ni assez vieux pour jouer au papa. A moins que ce soit la mauvaise peau ? Bref, une victime toute désignée pour films de football américain.
Gros-minet arbore un polo rose du meilleur effet sur de la viande moulée autour des os du bras, et pour cause, il fait du sport. A moins qu’il ne soit militaire. Comment savoir ? Il tenait ABSOLUMENT à parler anglais avec moi, alors que je ne pitais pas un traitre mot de ce qu’il disait. Je comprends mal cet acharnement à choisir la langue qu’on maîtrise le moins bien pour communiquer des informations basiques façon ASV.
Les 2 étaient aussi excitant que des mannequins d’essayage de Tati et au final, nous fûmes bien content de ne rien comprendre. Désolé, moi étranger, moi gros con. Dommage, ha ha.
Autre caractéristique intéressante de la phase de présentation avec la faune locale, la traditionnelle question :
« Et pourquoi donc que t’es venu au japooooon ? »
Interrogation assez féminine, les hommes s’en battent souvent l’oignon.
Toujours est-il que c’est pas mal embarrassant comme question, et la réponse va en conséquence être un truc à décider au coup par coup (vos suggestions sont la bienvenue ):
- la vérité : « j’ai rencontré une Japonaise et je l’ai suivi quand elle rentrait au pays ».
Évidement, vu comme ça, je passe clairement pour un imbécile.
Déjà parce qu’en effet, ça semble idiot même à un Français.
Ensuite, parce que c’est réducteur : quid de l’intérêt porté à la culture, à l’envie de voyager, de quitter un boulot français usant pour tenter une nouvelle vie avant 30 ans, l’envie de se frotter à d’autres cultures, de découvrir l’urbanisme, d’apprendre une langue par immersion (enfin, un minimum…) ?Le Japonais moyen (=qui n’est pas ton ami) décrochant dés qu’une explication comporte plus de 2 verbes, on n’a pas le choix que de résumer bêtement. Et avoir l’air con. Ou faible (déclarer l’amour fait de toi un faible termite couvert de crachat de guenon dans ce pays).
Après quoi, la joliment fade fille (qualifiée après coup de suprême et immuable beauté transgénérationnelle par tes potes, qui kiffent tout ce qui ressemble à une étudiante de première année d’art plastique de la fac d’Aix) fait «ah bon…ah, euh…c’est super…bon…tu…euh… » annonçant que d’ici peu vous n’aurez plus rien à vous dire (reste une ou deux banalités sur le vin et le temps passé avec TA copine à échanger, mais c’est tout).
- Sinon, on peut essayer de cacher le fait de la copine et parler de n’importe quel élément cité précédemment.
Alors, dans un grand élan de masochisme, la fille cherchera par tous les moyens à remettre sur le tapis la question des filles, insatisfaite de tes raisons qui ne constituent en rien une excuse valable. « Et qu’est ce que tu penses des filles japonaises ?», et « t’as une copine ?», et « c’est vrai ?», etc.
Sachant qu’on est dans une soirée où tu connais tout le monde ou au minimum une personne sinon tu n’y serais pas, sachant que tu habites avec ta copine, que peut-être même elle est en train de discutailler quelques mètres plus loin, JE NE VOIS PAS comment ça serait possible de frauder.
Et quand bien même, pour quoi faire ? (→ toucher la vulve promise, je sais…mais bon…) Et d’une manière ou d’une autre, tu auras l’air d’avoir une mauvaise foi hors norme. - Mentir effrontément : « je suis venu au Japon pour être pédégé d’Hermès par intermittence, j’aime trop les shushis pour rester dans mon pays de merde, je suis réfugié politique d’Ousbékistan, je suis half, ma mère est d’Osaka, je suis venu pour toi, Baby, c’était mon destin de te rencontrer ce soir et de te faire l’amour en bougeant les hanches en rythmes sur du Polnareff, la lumière chevrotante des bougies faisant glisser le satin du lit à chaque glissement tandis que l’ombre des roses peint le mur d’une couleur chaude et sombre comme une tache de défloration…Ne t’inquiète pas, je serais doux…oui, la première fois…moi aussi je t’aime bien…haaaaaaaan !!!! »
Peut-être qu’on a tout intérêt à choisir la dernière solution, mais certaines le vivent assez mal (la réponse, pas le décapsulage).
Par ailleurs, il y en a que la première solution excite, comme partout de part le monde : « il a déjà une copine, je vais essayer de le faire tomber dans mes rets parce que je vaux mieux qu’elle ».
Je ne connait personnellement personne qui pense sérieusement « je vais pouvoir baiser sans risque qu’il me demande en mariage », tant l’institution semble avoir de l’importance.
Donc, cette soirée fut comme les autres : rencontrer, boire, parler, manger (plutôt pas mal, c’est du fait maison dans les M&M’s Nights), fumer (y compris la Chisha, toujours appréciée), courir prendre le dernier train, voir quelqu’un s’y affaisser et attendre le vomi qui ne vient pas, dormir longtemps le dimanche matin…
Lundi, c’est Ibaraki !
A part toi, qui d’autre au monde pense encore à Polnareff ?!!!!
La dernière solution a ma préférence, échec garanti mais échec funky. En tout cas c’est celle que je choisirais avec la fille au narguilé à droite (Marie ou Mariko ?)
– J’aime trop ta culture, mélange de tradition et de modernité, les maids et les uniformes d’écolières,
– J’ai été expulsé d’Europe pour avoir serré la main à un sans papier,
– On m’a dit qu’ici j’aurais une taille normale.
A droite, c’est Mariko, à gauche, Marie.
Des goûts et des couleurs ^^
Je repars à une autre fête dans 10 minutes, je vais tester l’opération suicide 😀
j’adore cette belle description de la première rencontre.
tuy peux dire aussi que tu ne te souviens plus pourquoi et là, bizzarrement, les gens n’insistent pas, croyant sentir le drame; ils ne veulent plus en parler. Mais si ta copine est à côté évidemment…