Étiquettes
2unlimited c'est tes dieux, Belgique, Danse du bouchon à Liège, De Coster, De Meyer, Frénésie pubero-sexuelle à Nivelles, houseland, je raconte ma vie comme si vous en aviez quelque chose à foutre, les flamands sont des cons, les jeans blanchis c'est trop en place
Suite à un autre épisode de « Clarence rules your world too » dans les commentaires, j’ai décidé d’expliquer un peu les mystères de l’univers. À commencer par la House.
Pour moi, la house, c’est les vacances.
En 1992, je pars en vacance dans la banlieue de Liège, chez Feu Tante Clairette et Tonton Guy : ils vont m’offrir mon premier stage sportif (sans doute le dernier aussi), parce que j’aime le basket-ball et qu’ils sont gentils.
Je voyage en voiture avec des amis de mes parents rencontrés par mes parents dans le camping nudiste où ils travaillaient alors, et ils me véhiculent jusqu’à Charleroi. Ils habitent un quartier ouvrier, mais ont un appartement moderne, avec mezzanine, halogène et plein de meubles IKEA, ce qui fait d’eux des gens vraiment opulents, à mes yeux.
Oui, je sais, les gens ne SONT pas opulents. Mais ça sonne bien.
Arrivé à Liège, j’imagine un peu décevoir la famille, parce que je ne suis pas le garçon plein de vie que Tata attendait : je reste spontament dans la maison à lire, où seul le jardin m’intéresse. J’imagine qu’ils avaient eu l’image du gosse qui fait de la spéléo avec ses parents, et ajouté au basket, ça avait dû faire de moi un sportif. Ceux qui me connaissent doivent rire.
La cousine Sabine (plus belge comme nom, tu meurs) me prêtait donc un VTT, et je partais donc faire des tours à vélo. Mais j’avais moyennement le goût de l’effort et les Ardennes, c’est super quand il fait beau et que ça monte pas trop, 2 caractéristiques absentes de ma mémoire.
Par contre, je me souviens plutôt bien m’être arrêté dans un champ de maïs et avoir bouffé des épis jusqu’à la diarrhée (en Provence, les sangliers bouffaient tout et nous frustraient) et m’y être branlé avec grande excitation. Je ne sais pas si c’est rare de se souvenir de ça, mais ça claquait.
Quant aux courses automobiles, elles ne m’excitaient guère, ce qui pour Guy me rangea immédiatement dans le rayon des tapettes. Heureusement qu’il ne sut jamais pour le champ de maïs de tous les plaisirs, il en aurait surement tiré des conclusions hasardeuses.
Le stage de basket fut l’occasion de rencontrer un blond, mais sombre heavy-métaleux qui kiffait Deicide (!?), et le reste étant composé de filles et/ou d’amateurs des New Kids On The Block, je trainais avec l’ami des mutilateurs de poulets.
Je n’ai pas souvenir d’avoir foutu le moindre panier (j’ai peur du ballon, j’ai peur des femmes, ma vie est un échec) mais j’ai gagné un numéro de téléphone d’une jeune fille a qui j’avais plu, sans doute, une blonde bien frisée alors que moi j’aimais pas trop ça, j’aurais préféré l’autre avec les cheveux courts et très brun foncé, ses yeux légèrement en amande et le style pas froid aux yeux, mais comme elle me plaisait j’ai rien osé lui demander et j’ai du être bien craignos avec elle (qu’est-ce qu’on peut être lourd quand on veut plaire…).
Je notais néanmoins un petit regard triste dans son œil quand la frisée aux lardons me donnait l’adresse de chez elle pour sa fête de la semaine suivante. Elle répondit « non, dommage » quand je lui demandais si elle viendrait aussi et je n’eus même pas le cœur à me branler en y pensant, elle me semblait trop pure pour ça.
La soirée fut une vraie crampe, entre la musique en bois et moi qui essayait d’être cool dans mon 501 méga-blanchi, affirmant, mains dans les poches MAIS avec les pouces qui sortent, que j’écoute de la house et que j’avais acheté des vinyles hollandais rares la semaine précédente. Les lampes en forme de nid d’abeille crachaient mollement leurs lueurs jaunes, vertes, rouges sur le sol et je ne me sentais grave pas en place.
Je revoyais le blondinette avant qu’elle parte je-ne-sais-où, à la gare de chéplusnonplus, ayant fait des pieds et des mains pour que Clairette m’y amène pour un bisou et une lettre. Quelques une de plus et je n’eus de nouvelles que 10 ans plus tard (style « qu’est-ce que tu deviens ? », le genre de truc qu’on faisait avant Facebook), ce qui déclenchait une énième crise de jalousie chez ma copine de l’époque.
En effet, j’avais acheté des 45 tours de house avec ma cousine Valie, à Nivelles.
Je dis House par habitude, parce que techno, ça puait déjà grave du cul comme expression. TF1 parlait de techno, n’importe qui écoutait Confetti’s et portait des shorts damiers avec un t-shirt smiley en dansant sur la place du village.
Techno, c’était l’incompréhension générationnelle (« ah bon, t’écoutes ce bruit, mais c’est rien que du boum boum boum !? ») ET hype-istique (« Ah ouais, c’est bath en ce moment, tout le monde en écoute »). Donc, non, je n’écoutais pas de techno, comme je n’en écouterais jamais. Sauf en cachette.
Donc, à Nivelles, outre des cours de natation défiant les lois de la physique et ma parente prof d’EPS, atterrés de voir le vague cousin couler comme une enclume à chaque brassée, j’achetais des vinyles. Rotterdam Termination Source et leur fameux POING qui allait rendre zinzin mon père (j’avais pas de tourne-disque et j’écoutais donc mes horreurs dans sa chambre), The Shamen, trop rappé à mon goût, trop KLF pop du pauvre, et puis Speedy J, et d’autres trucs dont le nom m’échappe, mais qui devaient être sacrément anecdotiques.
L’été finira mollement, je n’ai plus de souvenirs de retour, ni de ce qui se passait ensuite, sinon que je portais sans cesse un short en jean avec une bande brodée de roses insérés sur le côté extérieur, et que j’avais déjà des boutons. Il y eut l’anniversaire de la cousine Cécile (ou Céline ? Je ne sais plus), le retour au pays des cigales.
Cet été, j’achetais Hithouse, « Move Your Feets To The Rythm Of The Beat ».