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Gottsui le rade où la go t'suis, Je mérite le fouet pour mes calembours, le manque d'imagination a tué le web 2.0, Le tourisme c'est la mort, Les Islandais attaquent le Japon, Les Okonomiyaki c'est de la race de pizza japonaise, T'as eu tes lunettes dans un album Pannini ?
Déjà fin mars, et je déblatère encore sur les vacances de noël, c’est du recyclage, du radotage ou du vidage de disque dur, c’est vous qui voyez.
En tout cas, à cette époque, en moins de temps qu’il n’en faut à un salaryman bourré pour te demander si t’es ici depuis longtemps (et si tu peux manger les umeboshi), Vera et Heidar habitaient chez nous, et nous, nous fuyions sur les routes de l’exil, poussant une charrette pleine de nos maigres affaires, un bout de pain, quelques anchois, le bébé pleurait et réclamait sa tétine, le sein de Mère semblait vidé de sa substance nourricière, nous nous cachions dans la forêt quand passaient les stukas, mangions des racines, dormions les uns contre les autres, en proie au froid, aux bêtes et aux pillards toujours prêts à détrousser plus miséreux qu’eux-mêmes du maigre pécule caché dans le bas de laine, car oui, l’homme est un loup pour l’homme. C’est ainsi que nous arrivâmes à Chofu le 26 décembre 2009.
Si vous imaginez que je fais trainer cette histoire parce qu’elle ne présente qu’un intérêt très réduit, vous avez sans doute raison. Mais Dieu nous préserve de la mythomanie, tout ce qui est écrit ici est rigoureusement exact. La preuve, j’y étais.
Vera a étudié le français à Aix avec ma Jacqueline nationale, et le voyage coutant déjà un rein au marché noir, on s’était proposé de les loger au moins une semaine.
En plus, cette fois, chez les beaux, on a même eu le droit de dormir dans la même pièce, quoique pas mariés. No shit, quelle audace !
Donc Vera et son imprononçable copain arrivent, on les fait dormir quelques heures (ceux qui ont fait le voyage savent ce qui se passe quand tu te poses enfin) et hop, direction le GOTTSUI du coin, une échoppe à okonomiyaki (une chaine, en fait) qui déçoit rarement, voire jamais.
Le problème, c’est quand on commence un article, mais qu’on n’a clairement rien d’intéressant à dire. Ou rien de neuf.
Notez que ça ne dérange pas une grande partie des blogueurs, surtout ceux qui commencent un truc puis l’arrêtent après un an et demi parce qu’ils ne voient plus de quoi parler. Ou pourquoi.
Mais putain, take a look around you ! (oui, je parle comme Emi, et alors ? C’est poëtique, bitches !).
Alors en effet, on aura peut-être fait le tour si…
- On habite à Higashi-Kitamura, où forcement, à moins d’avoir un jardin ou un kabakyura paysan…
- On est devenu trop aigri et bois pour éviter de penser que c’est un fiasco et qu’elle voudra divorcer et garder le gosse bientôt.
- On a vraiment des choses plus intelligentes à faire, comme chercher comment on dit « pénis » en finnois dans Wikipédia.
- On s’est réellement cantonné au Japon.
C’est là que je remercie Tom² pour le link, avec la remarque qui l’accompagne :
«… MAIS ne parle pas uniquement du Japon ».
La tournure de phrase est intéressante, parce qu’elle estime sans doute que le lecteur doit être prévenu, qu’il ne doit pas être déçu, qu’on sait jamais, généralement, y’a que le Japon qu’est bon.
Ben évidemment.
Heidar et Vera ne sont pas trop compartimentés : dés le premier soir, ils boiront et boufferont tout ce qui leur passe sous les yeux, chanteront sans retenue au Karaoke (un islandais en pull Ralflo capable de te faire « Gin and Juice » de Snoop Dogg au karaoké mérite ton respect), prendront la pause avec les doigts en V et s’assiéront en seiza aussi longtemps que les genoux le permettent.
Alors, c’est vrai qu’à part ça, la vie du touriste est un éternellement recommencement : aller au temple, aller au marché poissonnier de Tsukiji, aller au croisement de Shibuya, aller à Kyoto…
La notre aussi : préparer le repas pour o-sechi en famille, courir au temple prier aux douze coups de minuit, boire trop, bouffer la même chose 3 jours durant, avoir des conversations policées…
Faut-il le zapper pour autant ? Peut-on y jeter un regard frais à défaut d’être nouveau ? Pendant combien d’années ?