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Archives Mensuelles: mars 2010

Phrase de vieux cul n°62 : »Ouais mais au fond, c’est toujours pareil… »

24 mercredi Mar 2010

Posted by senbei in Kultur Schokk !, La Bright Life in Tōkyō

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Gottsui le rade où la go t'suis, Je mérite le fouet pour mes calembours, le manque d'imagination a tué le web 2.0, Le tourisme c'est la mort, Les Islandais attaquent le Japon, Les Okonomiyaki c'est de la race de pizza japonaise, T'as eu tes lunettes dans un album Pannini ?

Vera et Heidar_au temple12

Déjà fin mars, et je déblatère encore sur les vacances de noël, c’est du recyclage, du radotage ou du vidage de disque dur, c’est vous qui voyez.

Vera et Heidar_Omikuji2

En tout cas, à cette époque, en moins de temps qu’il n’en faut à un salaryman bourré pour te demander si t’es ici depuis longtemps (et si tu peux manger les umeboshi), Vera et Heidar habitaient chez nous, et nous, nous fuyions sur les routes de l’exil, poussant une charrette pleine de nos maigres affaires, un bout de pain, quelques anchois, le bébé pleurait et réclamait sa tétine, le sein de Mère semblait vidé de sa substance nourricière, nous nous cachions dans la forêt quand passaient les stukas, mangions des racines, dormions les uns contre les autres, en proie au froid, aux bêtes et aux pillards toujours prêts à détrousser plus miséreux qu’eux-mêmes du maigre pécule caché dans le bas de laine, car oui, l’homme est un loup pour l’homme. C’est ainsi que nous arrivâmes à Chofu le 26 décembre 2009.

Vera et Heidar_les marchants du temple2

Si vous imaginez que je fais trainer cette histoire parce qu’elle ne présente qu’un intérêt très réduit, vous avez sans doute raison. Mais Dieu nous préserve de la mythomanie, tout ce qui est écrit ici est rigoureusement exact. La preuve, j’y étais.

Vera a étudié le français à Aix avec ma Jacqueline nationale, et le voyage coutant déjà un rein au marché noir, on s’était proposé de les loger au moins une semaine.
En plus, cette fois, chez les beaux, on a même eu le droit de dormir dans la même pièce, quoique pas mariés. No shit, quelle audace !

Okonomiyaki can't be wrong

Donc Vera et son imprononçable copain arrivent, on les fait dormir quelques heures (ceux qui ont fait le voyage savent ce qui se passe quand tu te poses enfin) et hop, direction le GOTTSUI du coin, une échoppe à okonomiyaki (une chaine, en fait) qui déçoit rarement, voire jamais.

Gotsui1Gotsui2

Le problème, c’est quand on commence un article, mais qu’on n’a clairement rien d’intéressant à dire. Ou rien de neuf.

Notez que ça ne dérange pas une grande partie des blogueurs, surtout ceux qui commencent un truc puis l’arrêtent après un an et demi parce qu’ils ne voient plus de quoi parler. Ou pourquoi.

Mais putain, take a look around you ! (oui, je parle comme Emi, et alors ? C’est poëtique, bitches !).

Vera et Heidar_au temple 22
Alors en effet, on aura peut-être fait le tour si…

  • On habite à Higashi-Kitamura, où forcement, à moins d’avoir un jardin ou un kabakyura paysan…
  • On est devenu trop aigri et bois pour éviter de penser que c’est un fiasco et qu’elle voudra divorcer et garder le gosse bientôt.
  • On a vraiment des choses plus intelligentes à faire, comme chercher comment on dit « pénis » en finnois dans Wikipédia.
  • On s’est réellement cantonné au Japon.

Vera et Heidar_au temple, la queue2

C’est là que je remercie Tom² pour le link, avec la remarque qui l’accompagne :

«… MAIS ne parle pas uniquement du Japon ».

La tournure de phrase est intéressante, parce qu’elle estime sans doute que le lecteur doit être prévenu, qu’il ne doit pas être déçu, qu’on sait jamais, généralement, y’a que le Japon qu’est bon.

Ben évidemment.

Vera et Heidar_A shibuya2

Heidar et Vera ne sont pas trop compartimentés : dés le premier soir, ils boiront et boufferont tout ce qui leur passe sous les yeux, chanteront sans retenue au Karaoke (un islandais en pull Ralflo capable de te faire « Gin and Juice » de Snoop Dogg au karaoké mérite ton respect), prendront la pause avec les doigts en V et s’assiéront en seiza aussi longtemps que les genoux le permettent.

Vera et Heidar_faut tout manger

Alors, c’est vrai qu’à part ça, la vie du touriste est un éternellement recommencement : aller au temple, aller au marché poissonnier de Tsukiji, aller au croisement de Shibuya, aller à Kyoto…

La notre aussi : préparer le repas pour o-sechi en famille, courir au temple prier aux douze coups de minuit, boire trop, bouffer la même chose 3 jours durant, avoir des conversations policées…

Vera et Heidar_109_2

Faut-il le zapper pour autant ? Peut-on y jeter un regard frais à défaut d’être nouveau ? Pendant combien d’années ?

Phrase de vieux cul n°112 : « Mais il est troooop mignon ! »

23 mardi Mar 2010

Posted by senbei in La Bright Life in Tōkyō, True Tales of Boredomia

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la boite thon et le caca contrit, La chatte à rebrousse-poil, la gifle éducative comme précepte ultime, la SPA de Tokyo c'est moi, le minou qui ronronne, le poil soyeux et lustré

Le chat

Pour une fois, pas une histoire trop tordue.

Jeudi matin, en descendant l’escalier, Chiaki m’appelle.

« Isma, Ismaaaa, y’a un petit chat ! »

Ah bé voui, bouducon, cé ti qu’il est bin beau, y fera un bon civet, vite, prend un hachoir !

N’ayant pas le temps de le découper pour marinade, je pars bosser aussi de peur que ce soit mon boss qui le fasse (me découper pour marinade, pas bosser. Ça, ça craint pas).

Le soir, coup de fil : le chaton est encore là. Fais-le rentrer, que diable, il pleut à verse, que j’enjoins ma compagne.
Phase 1Phase 2Phase 3

Une heure plus tard, je ramasse la boite de thon dans l’angle de l’escalier et rentre dans l’appart. Le rouquin gambade et ma copine est désemparée comme un vieux célibataire avec un enfant à garde : ça saute, explore, gratte, frotte, miaule, court, bondit, roule, etc.

Je doute que ce soit le chat qui est le plus perdu. Je donne une ficelle à ma copine pour qu’elle s’amuse.

Après 40 minutes, le chat est suffisamment excité pour prendre mon jean pour une échelle et me planter les griffes dans la cuisse, j’entrevois déjà le moment où il va me harponner une burne en allant à la douche. Il a dieu merci compris que s’il comptait chier sur mon tapis de douche, il finirait dans un pot avec de l’éther (comme faisait papa quand j’étais gosse…moi j’ai survécu), il a gentiment pris cet air contrit qu’ont les chats qui défèquent, avec ou sans que ma copine hurle KAWAAAAAAiiiii, chose qui peut, en effet, bloquer.

Après 2 tentatives de monter sur la table suivies de 3 de se faire les griffes sur les sièges en skaï et autant de gifles ou presque, je décidais qu’il menaçait la paix de mon ménage, les yeux de Jacqueline m’adressant déjà les prémices d’une guerre froide consécutive à ma violence éducative (rappelons que pour les Japonaises, l’animal est l’égal de l’homme, et son supérieur s’il est petit et mignon).

Je mettais mon plus beau pyjama (eh oui, passé la trentaine, l’homme s’empatte et s’enrhume facilement) et courrais scotcher la nouvelle dans l’escalier, espérant que mon téléphone ait sonné avant que le chat ne le soit sous mes coups de tatanes.

Le chat totLe chat perronLe chat viré

Je couchais ma copine et grattais la machine à ronrons 10 minutes. Le truc roux aurait miaulé jusqu’à ce que mort s’ensuive que ça ne m’aurait pas empêché de dormir. Mon amour des chats esseulés s’est effacé devant la journée de 12h de boulot. Oui, j’bosse dans le train aussi, vos gueules.

La chat peauLe Chat couillon

Le lendemain, après quelques échanges téléphoniques dans ce japonais des ténèbres dont j’ai le secret, la maitresse du chaton déclara dans un anglais plus que correct qu’elle arrivait incontinent pour prendre le minou dont j’agaçais le poil à contre sens, juste pour le plaisir.

Le teint vert et le regard affolé derrière les doubles foyers, elle gazouilla époumoné sa gratitude pour la garde du truc en poil, déclarant l’avoir cherché toute la nuit (wtf ?!) et offrit un bon pour 2000yens de fruits-zé-légumes chez le primeur du coin, dont elle s’avère être le propriétaire.

Le chat flouLa queue du chat

Double bonne fin à l’histoire : Chiaki qui clamait jadis son aversion soi-disant allergico-justifiée du genre félin, pleure aujourd’hui l’absence de la chose et a changé d’avis sur la question. Je pourrais donc crever comme Léautaud.

Le Bohnêur de Vivre de France : Chapitre 16 (Bien-anal-ysé)

23 mardi Mar 2010

Posted by senbei in Le Bonhêur De vivre la France.

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Bouge ton séant baby !, J'ai accouché d'un baby maron, J'ai le cigare au bord des lèvres, Lé ku é petit mé sa rentre kan même !

Le cul est petit

Cean

Baby Maron

Phrase de vieux cul n°34 : » J’ai plutôt le tempérament artiste, tu vois… »

22 lundi Mar 2010

Posted by senbei in Art Fags, La Bright Life in Tōkyō

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j'ai une plus grosse collection de films que toi, La culture c'est comme la confiture, la taille du pénis se mesure à l'aulne du savoir cinéphile obscur, Le cinéma japonais suscite des velléités de critique à la con, les artistes sont tous des voleurs, Les vernissages c'est le mal, Mon truc en plume vs. ton châle en laine, Shibuya -Capitale du Papier Crépon

Les vernissages, c'est le mal

Quand on découvre le cinéma japonais, on passe souvent par des phases d’accessibilité.

N’étant absolument pas qualifié pour en parler, pas plus que je n’ai de courage pour éplucher SanchoDoesAsia ou Eiga-A-Gogo (ce que je vous conseillerais pourtant de faire), je vais rester superficiel et subjectif comme d’habitude. C’est du web 2.0, tendance Kim-Jong-Il : t’as cru à une république et finalement tu meurs de faim intellectuellement sans n’avoir aucun mot à dire.

Vernissage2

On peut avoir une première approche du cinéma très classique, celle des maîtres morts.

C’est notamment celle des Nippons que je fréquente (hormis Mamoru) qui considèrent que depuis Kurosawa et Mizoguchi, y’a rien de valable. Sans doute parce qu’ils imaginent que depuis Godart, Demy et Truffaut, aucune pellicule burnée n’est sortie de France. Delon est encore au top de la chaine alimentaire, et Bardot pas devenue une harpie raciste.

Ah, Trintignant, Deauville, soupire le cinquantenaire avec ses patchs cousus sur le coude de la veste. Mais pas seulement : mes élèves dans la trentaine disent la même chose. Et louent toutes les merdes possibles, d’action et US de préférence, à Tsutaya bien sûr. Alors le cinéma japonais contemporain, pensez… Ça ne vaut pas Prison Break.

Donc, voilà la base :

Gaijin-cinéphile – J’aime bien le cinéma
Nippon-à-patchs –
Moi aussi ! Ah, Godart, Delon, les parapluies de shereboucch…
GC –
Hein ? Ah, Cherbourg ? C’est sympa, mais c’est tout jeune, hein ? En fait…
NP [n’écoute pas] – ...Le justicier, John-Pol Berumondo…

[il fredonne un Michel Legrand encore plus incompréhensible que l’original]

GC – En fait, j’aime beaucoup le cinéma japonais.
NP – Ah ? [genre « putain mais pourquoi ?! »]…euh…Kurosawa ? Ozu ?
GC – [soudain usé] – Oui oui, les classiques aussi. Naruse, Ichikawa, etc.
NP – Ah, c’était bien. C’est fini, cette époque
GC – Vous pensez ? Il y a de très bons films qui sont sortis ces dernières années, par exemple [insérez une liste comportant n’importe quel film valable pondu depuis 1998].

[S’ensuit une grosse crampe, vu qu’il n’en connaît quasiment aucun alors qu’il disait aimer le cinéma] Ah ? Eh ? Dare ? Kobaya-qui ?

NP – Vous êtes un otaku du cinéma japonais [=vous êtes devenu méprisable à ses yeux]
GC – Non, mais j’aime bien, quoi…surtout l’esthétique du cinéma Roman-Porno de la Nikkatsu dans les late 70’s, tout ça.
NP – Eeeeeeeeeeeh ? [=WTF ?!?]

À partir de la conversation précédente, rédigez un paragraphe argumenté dans lequel vous expliciterez les sentiments que les Nippons nourrissent envers leurs productions cinématographiques (3 pts). Quelle est l’image de la nôtre ? (2pts)

Vernissage6jpg

Je ne sais plus d’où c’est parti pour moi, mais j’ai vu mon premier Kurosawa très tard.

Je pense que les films prouts-prouto-minimalistes qu’encensait Télérama m’ont marqués les premiers, j’ai surement dû me forcer à les aimer pour correspondre à l’image que je voulais avoir de moi-même. Pour les Kitano, aimablement critiqués également, c’était moins difficile, j’imagine.

Puis vint la découverte du net, Calorifix, des rencontres, des échanges, des films d’exploitation sans autre but que le sexe et la violence, des sauvageries orchestrées comme du Wagner, des comédies souvent décevantes, des films d’époques épiques et des navets prétentieux. On sous-titre, on collectionne, on se vante d’avoir le truc le plus rare, le plus con, le plus gore, on rencontre, on échange, on se passionne, on bluffe.

Et soudain, on est devenu prétentieux et chiant, rabat-joie et possessif. J’ai découvert ce film avant toi, je pense que c’est très surfait, voui !

Vernissage5

Après le déménagement au Japon, j’ai pris un peu de recul par rapport à ce que je regardais, en particulier question animation. Ce qui me semblait super original a commencé à sembler moins exotique.

Le simple fait d’être asiatique ne suffit plus pour rendre une oeuvre intéressante, pour la simple raison que c’est la réalité qui t’entoure et qu’elle n’est pas vraiment d’une excitation folle. Le brio de l’écriture et de la réalisation change tout, mais…

Exemple musical.

Il y a un mois, Kinoko-chan (un surnom, Imai de son vrai nom de famille du Pon-ja) exposait ses œuvres dans une petite galerie de Shibuya.

Il s’agissait d’installations en coton, balsa, laine, papier crépon et autres matériaux horribles que tu n’as plus daigné toucher depuis le CP. Le reste de l’expo était du même gabarit : trucs en tricot traumatisants, assemblages de photos de vacances sans intérêt aucun, dessins préscolaires à grande échelle, point de croix couleur pastel, trucs en ouate et brindilles, les paillettes en plus, bref, toute cette merde d’art plastique estudiantin qui se la pète sans réfléchir à un enjeu quelconque pour leurs productions, d’une vacuité à fendre les pierres.

Vernissage3

C’est finalement comme pour le cinéma: tu peux être enthousiasmé par les conneries visuelles de la jeunesse nippone quand tu es en Europe et que ça semble débordant de créativité régressive-mais-adulte dans l’approche des…je ne sais pas, en fait.

Mais ici, ça me semble facile et creux, parce que tout le monde fait la même chose et que l’environnement t’inspire facilement ce genre de débilités en laine, dentelles et cure-dents, sans fond ni exégèse possible.

Comme un certain cinéma, qui me semble désormais tellement affligeant de banalité qu’il correspond à une politique du moindre effort tout juste destiné à essayer de niquer les bobos à Cannes, Berlin ou Venise.

Vernissage1

Le clou de la soirée ne sera pas le mousseux italien, mais le chanteur-en-chemise-à-carreaux, d’abord seul avec sa guitare puis accompagné d’un autre truc humanoïde produisant lui aussi des sons avec sa voix, communément appelé « chanteur de j-pop », une horreur produite à la chaine et dont je vous mets au défi de retenir une mélodie.

Attention, l’écoute prolongée déclenche des crises de diabète.

Vernissage Yusuke sniperTablee de l'ennui

Après quoi, Yusuke remarquait qu’on lui avait carotté son iPod touch dans la veste (comme quoi les artistes, c’est tous des voleurs), Mamoru continuait sa résurrection de tombeur en tentant d’emballer 2 filles en même temps et on filait manger un truc quelque part, suite trop banale pour être raconté.

L’Allemagne des douches hormonales (Cycle « nostalgie pathétique », part.2)

19 vendredi Mar 2010

Posted by senbei in Opium For The Masses, True Tales of Boredomia

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2Unlimited et Praline au fond du bus scolaire, Axl Rose fait vibrer la quarantenaire nippone, Chipie+Chevignon+501=sure win, Das Boot ne mérite pas de couler dans l'oubli, Egelsbach mon amour, l'érotisme du gel douche, Les Troops et SPX c'est pour les softbaleurs gay, tu mérites la punition salope !

Axl en force

Il y a quelques mois, Nobuko allait voir le concert des Guns n’Roses.

Il paraitrait qu’Axel Rose serait sexy ? Mais oui, déjà jadis, avec 20 kilos de moins, les filles portaient des t-shirts. Après coup comme sur le moment, je ne voyais vraiment pas ce qu’on aurait pu lui trouver, avec son look malade pré-Viktor&Rolf et ses boutons-rougeurs, une vraie tarte aux fraises ultra-light, ce mec.

Pourtant, Ingrid et Benjamin étaient à fond, ils avaient les t-shirts et tout.

Guns_Touche de merde

20 ans plus tard, ils sont séparés, ils ne se bécoteront plus frénétiquement dans un coin obscur de la cour d’un collège Jean Jaurès désormais rénové, j’ai perdu Ingrid de vue malgré moi et Benjamin aussi, mais c’était un peu volontaire. L’amour dure un temps, mais les Guns semblaient éternels alors que nous prenions le bus pour Egelsbach, dans la banlieue de Francfort, entre saucisses germanistes et prépubères.

egelsbach_armoirie_karte_egelsbach

Biljhana était ma correspondante, et tout mes copains me plaignaient à l’avance d’avoir écopé d’une fille avec qui on ne pourrait surement rien faire. Notez que je n’ai pas écrit « rien tirer », pour être en adéquation avec l’époque. J’étais alors en 5ème. Innocent, pur. Jadis.

Biljhana avait 2 ans de plus et tout de même un drôle de nom pour une boche. On verra plus tard qu’elle avait des origines yougoslaves, comme son abruti de frère timbré d’AC/DC, Bernt.

À la sortie du bus, après que Nelly se soit constamment fait piquer son chouchou par les méchants garçons que j’estimais tellement être des amis que j’ai oublié jusqu’à leur visage, la famille de Biljana m’attendait.

La positive attitude

Constitué en grande partie d’une grande (=haute+large) femme aux yeux sensible qui sera désignée par Mère-Poule dans ce post, pour cause d’analogie, mais non caractérielle. Le père était aussi très gentil, il avait toujours un mot gentil pour moi en me servant la charcuterie du p’tit dèj’ le matin…

Razor cut_cutFaut dire que la seule ambition de Bernt (Gernt ? Un nom plein de consonnes, en tout cas) était apparemment de se faire une coupe façon « The Razor’s Edge » et vaguement les voitures, je crois. Moi l’enfant des bois, on me pardonnera même d’avoir détruit complètement le vélo qui me fut prêté en sautant avec dans la forêt (les autres avaient des VTT, j’allais pas me dégonfler pour autant). Bref, ils étaient sympa.

Grâce à l’obsession des enfants pour le chef-d’œuvre de Wolfgang Petersen, Das Boot, j’héritais des prémices du mauvais goût musical évoqué précédemment. Le remix techno de U-96 tournait en boucle derrière la porte décorée de Biljana, un trou féminin qui m’était permis, mais qui ne présentait qu’un intérêt limité, sans doute à cause des posters de Marky Mark.

marky-mark2marky-mark

La salle de bain était le lieu le plus érotique de la maison. L’idée que les autres fassent la même chose en plus du creuvage des abondants boutons qui maculaient leurs faces de lunes de bosses et crevasses, je m’y masturbais avec délectation, découvrant le gel douche et son érotisme mentholé, ses glissements moussus, sa consistance séminale (WTF ?!), sa dimension collective…

Moi qui n’avais connu que le rude savon à l’huile d’olive, je me retrouvé livré au pire sex-toy de la terre, le gel de la pourtant fort vilaine Biljana, qui méritait une punition-récompense adéquate, un petit ajout très personnel à son Gillette Blue Mint Fresh Shower, que j’abandonnai additionné d’un précipité blanc. C’était par pur esprit scientifique.

Das Boot et les booty boyz

Faut dire que son comportement était étrange: parfois, elle venait se coller à moi dans le lit, mais refusait que je touche son con. Quel mauvais esprit. De toute façon, j’étais terrifié. Dans ces instants, j’avais l’impression qu’elle pesait 2 fois mon poids.

Doudoune chevignon moderne_cut

Mes rapports intimes avec les mammifères humanoïdes de Teutonie n’ont jamais été au top, ni avant ni après. Quand les correspondantes arrivaient au collège Jaurès, une jolie fille me parla avec sympathie. Pensant que les autres se moqueraient peut-être de moi s’ils la trouvaient moche, je faisais l’homme distant dans un effort surhumain, une excellente excuse de ne pas prendre la moindre initiative, et persévérais dans le style petit con en poussant un camarade dans les cartables posés au sol, sans doute avec trop d’enthousiasme.

Il partait à l’infirmerie en pleurs, je passais pour le pur crétin immature et les bogoss tout de Chipie+Chevignon vêtus s’étaient jetés sur la belle blonde. Bien joué, gros débile.

Allemagne, année éro

Egelsbach et sa grande sœur/voisine Langen, où résidaient presque tous les Kamarades, c’était la ville pavillonnaire classique. On y pratiquait un obscur softball, catapulté sport le plus incompréhensiblement ennuyeux number one dans mon top personnel après quelques minutes.

La minirampe, en asphalte, mais sans coping, le mini-banks en bois ravagé par la pluie, les grosses Powell-Peralta des skaters locaux, ça m’intriguait déjà plus, sans que je sois capable d’autre chose que de me faire des coudes écorchés.

Airwalk 540sSpx pink pounk ponk

Je passais mon temps à écouter Suicidal Tendencies quand le radiocassette de la bande en crachait, je discutais chaussures avec ce gros et sympathique skateur couperosé, ses Airwalk montantes à couvre-lacet à scratch, c’était pas à Sport 2000 que j’allais en voir.

Troop

Les autres se trainaient avec des Troops et des SPX, je trouvais ça lamentablement bling-bling et après une longue hésitation sur comment dépenser tout mon budget vacances d’un coup, j’optais sur des KAJ-mid de LA GEAR plutôt que des BK en daim vertes. Je pris le bus pour allez à Darmstadt tourner pendant une heure dans le magasin, avant d’y revenir pour achat définitif, torturé par 1h47 de Beethoven, le Saint-Bernard malicieux, ciné-contraint par ma corres’ alors que j’abhorre les films canins.

Beethovendas-boot

Le match du séjour…

Mon père l’aima moyennement, je crois. Sa copine Marjanne, par contre, croate racée et fière de l’être à un moment où la guerre n’était encore que dans les têtes, je dis pas. En tout cas, tout le monde était un peu à la ramasse dans nos villages de Provence sans rien autour que les troupeaux de moutons.

praline
Mais assez d’anachronismes.
Après un crochet par Weimar et une visite mémorial de Buchenwald, un grand achetait un numéro de Praline sur une aire d’autoroute, tandis que dans les premiers discman (hors de prix, 4 kilos 500, design monobrique) pulsaient les premiers hits de 2Unlimited.

Cet été, je partirai en Belgique pour faire du basket.

a

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