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2Unlimited et Praline au fond du bus scolaire, Axl Rose fait vibrer la quarantenaire nippone, Chipie+Chevignon+501=sure win, Das Boot ne mérite pas de couler dans l'oubli, Egelsbach mon amour, l'érotisme du gel douche, Les Troops et SPX c'est pour les softbaleurs gay, tu mérites la punition salope !
Il y a quelques mois, Nobuko allait voir le concert des Guns n’Roses.
Il paraitrait qu’Axel Rose serait sexy ? Mais oui, déjà jadis, avec 20 kilos de moins, les filles portaient des t-shirts. Après coup comme sur le moment, je ne voyais vraiment pas ce qu’on aurait pu lui trouver, avec son look malade pré-Viktor&Rolf et ses boutons-rougeurs, une vraie tarte aux fraises ultra-light, ce mec.
Pourtant, Ingrid et Benjamin étaient à fond, ils avaient les t-shirts et tout.
20 ans plus tard, ils sont séparés, ils ne se bécoteront plus frénétiquement dans un coin obscur de la cour d’un collège Jean Jaurès désormais rénové, j’ai perdu Ingrid de vue malgré moi et Benjamin aussi, mais c’était un peu volontaire. L’amour dure un temps, mais les Guns semblaient éternels alors que nous prenions le bus pour Egelsbach, dans la banlieue de Francfort, entre saucisses germanistes et prépubères.
Biljhana était ma correspondante, et tout mes copains me plaignaient à l’avance d’avoir écopé d’une fille avec qui on ne pourrait surement rien faire. Notez que je n’ai pas écrit « rien tirer », pour être en adéquation avec l’époque. J’étais alors en 5ème. Innocent, pur. Jadis.
Biljhana avait 2 ans de plus et tout de même un drôle de nom pour une boche. On verra plus tard qu’elle avait des origines yougoslaves, comme son abruti de frère timbré d’AC/DC, Bernt.
À la sortie du bus, après que Nelly se soit constamment fait piquer son chouchou par les méchants garçons que j’estimais tellement être des amis que j’ai oublié jusqu’à leur visage, la famille de Biljana m’attendait.
Constitué en grande partie d’une grande (=haute+large) femme aux yeux sensible qui sera désignée par Mère-Poule dans ce post, pour cause d’analogie, mais non caractérielle. Le père était aussi très gentil, il avait toujours un mot gentil pour moi en me servant la charcuterie du p’tit dèj’ le matin…
Faut dire que la seule ambition de Bernt (Gernt ? Un nom plein de consonnes, en tout cas) était apparemment de se faire une coupe façon « The Razor’s Edge » et vaguement les voitures, je crois. Moi l’enfant des bois, on me pardonnera même d’avoir détruit complètement le vélo qui me fut prêté en sautant avec dans la forêt (les autres avaient des VTT, j’allais pas me dégonfler pour autant). Bref, ils étaient sympa.
Grâce à l’obsession des enfants pour le chef-d’œuvre de Wolfgang Petersen, Das Boot, j’héritais des prémices du mauvais goût musical évoqué précédemment. Le remix techno de U-96 tournait en boucle derrière la porte décorée de Biljana, un trou féminin qui m’était permis, mais qui ne présentait qu’un intérêt limité, sans doute à cause des posters de Marky Mark.
La salle de bain était le lieu le plus érotique de la maison. L’idée que les autres fassent la même chose en plus du creuvage des abondants boutons qui maculaient leurs faces de lunes de bosses et crevasses, je m’y masturbais avec délectation, découvrant le gel douche et son érotisme mentholé, ses glissements moussus, sa consistance séminale (WTF ?!), sa dimension collective…
Moi qui n’avais connu que le rude savon à l’huile d’olive, je me retrouvé livré au pire sex-toy de la terre, le gel de la pourtant fort vilaine Biljana, qui méritait une punition-récompense adéquate, un petit ajout très personnel à son Gillette Blue Mint Fresh Shower, que j’abandonnai additionné d’un précipité blanc. C’était par pur esprit scientifique.
Faut dire que son comportement était étrange: parfois, elle venait se coller à moi dans le lit, mais refusait que je touche son con. Quel mauvais esprit. De toute façon, j’étais terrifié. Dans ces instants, j’avais l’impression qu’elle pesait 2 fois mon poids.
Mes rapports intimes avec les mammifères humanoïdes de Teutonie n’ont jamais été au top, ni avant ni après. Quand les correspondantes arrivaient au collège Jaurès, une jolie fille me parla avec sympathie. Pensant que les autres se moqueraient peut-être de moi s’ils la trouvaient moche, je faisais l’homme distant dans un effort surhumain, une excellente excuse de ne pas prendre la moindre initiative, et persévérais dans le style petit con en poussant un camarade dans les cartables posés au sol, sans doute avec trop d’enthousiasme.
Il partait à l’infirmerie en pleurs, je passais pour le pur crétin immature et les bogoss tout de Chipie+Chevignon vêtus s’étaient jetés sur la belle blonde. Bien joué, gros débile.
Egelsbach et sa grande sœur/voisine Langen, où résidaient presque tous les Kamarades, c’était la ville pavillonnaire classique. On y pratiquait un obscur softball, catapulté sport le plus incompréhensiblement ennuyeux number one dans mon top personnel après quelques minutes.
La minirampe, en asphalte, mais sans coping, le mini-banks en bois ravagé par la pluie, les grosses Powell-Peralta des skaters locaux, ça m’intriguait déjà plus, sans que je sois capable d’autre chose que de me faire des coudes écorchés.
Je passais mon temps à écouter Suicidal Tendencies quand le radiocassette de la bande en crachait, je discutais chaussures avec ce gros et sympathique skateur couperosé, ses Airwalk montantes à couvre-lacet à scratch, c’était pas à Sport 2000 que j’allais en voir.
Les autres se trainaient avec des Troops et des SPX, je trouvais ça lamentablement bling-bling et après une longue hésitation sur comment dépenser tout mon budget vacances d’un coup, j’optais sur des KAJ-mid de LA GEAR plutôt que des BK en daim vertes. Je pris le bus pour allez à Darmstadt tourner pendant une heure dans le magasin, avant d’y revenir pour achat définitif, torturé par 1h47 de Beethoven, le Saint-Bernard malicieux, ciné-contraint par ma corres’ alors que j’abhorre les films canins.
Mon père l’aima moyennement, je crois. Sa copine Marjanne, par contre, croate racée et fière de l’être à un moment où la guerre n’était encore que dans les têtes, je dis pas. En tout cas, tout le monde était un peu à la ramasse dans nos villages de Provence sans rien autour que les troupeaux de moutons.
Mais assez d’anachronismes.
Après un crochet par Weimar et une visite mémorial de Buchenwald, un grand achetait un numéro de Praline sur une aire d’autoroute, tandis que dans les premiers discman (hors de prix, 4 kilos 500, design monobrique) pulsaient les premiers hits de 2Unlimited.
Cet été, je partirai en Belgique pour faire du basket.
kikinawak a dit:
Ouais l’autre! Il se moque mais c’est lui qui avait La correspondantE! Par chez nous, celui qui avait la correspondante c’était le mec chelou efféminé! Et puis des godasses roses à l’époque? Même pas en rêve…Sauf si c »était des nikes. Sinon des creeks au pieds et un tshirt LC waikiki avec écrit dessus « houpa bunga miam miam banana » c’était le must pour écouter Iron maiden (…je me trompe peut être…C’était peut être Benny B?)
Aaaaah les années collèges (enfin, presque…), c’est beau!
Sir Michaël a dit:
Je vois que le retour de la visite du camp de Buchenwald n’a pas trop bouleverser certains, qui achètent une revue porno juste après.
Ils devaient se dire que l’avenir, c’est les enfants, que pour en faire faut se motiver, ou c’était juste pour décompresser, tous simplement.
Les ados ne sont pas passionnés par ces trucs aussi vieux que nos parents, ou grands parents.
Eyfiss a dit:
Ah, Deutschland Deutschland…
What a country !
J’aime le côté ressemblant un peu au Japon, d’un côté les choses vachement en ordre, ipi tout le reste où ils se lâchent, j’en veux pour preuve les litres et les litrons qu’ils ingèrent, le porno hardcore die-hard chuinté à la teutonne, les mecs, ça, c’est un pays qui sait vivre !
Eyfiss, ich verberge nicht mehr, ja voll !
@_@ a dit:
Quel joli collier de perles !
senbei a dit:
Mouais. Buchenwald, c’était plus un choc pour moi, par les images d’archives mais aussi le comportement des trépanés de mon âge.
J’ai jamais vraiment remis les pieds en Allemagne depuis, mais comme en 40, l’Allemagne est venue à moi (à grand coups de touffes blondes mais sans perles, hélas).
Désolé, c’est pas très passionnant, tout ça.
Senbei, dépassionné
Eyfiss a dit:
Rabat joie !
senbei a dit:
Mais non, pas du tout ! Je disais : mon article n’est pas passionnant. L’Allemagne, visiblement, continue de l’être, à grand coup d’articles sur Berlin la décadente dans Technikart, blabla. Cela-dit, je trouve le porno teuton atroce, la musique germaine suranée (oui, même la minimal tech en bois produite par n’importe quel con à lunettes mais qui est hype parce que Deutchland-wave)…
Enfin, c’est faux…Y’a des trucs splendides en NDW, en EBM, etc. Et le cinéma allemand actuel envois vraiment du lourd, cf.Jerichow, Der Knochenmann, Jagdhunde, Gespenster…
On retourne au Japon pour 2 articles, avant un épisode 3.
Senbei, plan quinquennal de blogging en action
Sir Michaël a dit:
Je suis désolé, c’est moi qui plombe l’ambiance avec mes remarques.
C’est vrai que les réactions des jeunes déstabilisent parfois. Mais je suis sûr qu’ils ont tous été marqués quand même par la visite du camp de Buchenwald.
Moi à l’époque, l’Allemagne, ça me foutait les boules.
A tel point que j’avais pris allemand seconde langue au collège pour que quand ils reviendrons nous envahir, je puisse communiquer avec eux.
Finalement, j’ai rien foutu en cours d’allemand, tout ce que j’ai retenu, c’est qu’une tortue en allemand c’est « Schildkröte »
Voila, c’est tout ce que m’a prof m’as appris, c’est peut être parce que j’étais un peu lent aussi…
Et pis c’est pas grave, puisqu’ils ont pas attaquer finalement.
Solal a dit:
Bitte einmal volltanken ! Aber gerne du kleine Schlampe du !
L’Allemagne ça peut déchirer sa génitrice, le truc c’est de bien choisir choisir ta ville (au choix Berlin, Hambourg, Cologne) et ne pas trop t’en éloigner. Genre si tu es à Berlin par exemple, tu peux t’aventurer jusqu’à Potsdam (c’est joli, Potsdam) mais pas plus loin. Finalement, c’est un peu comme la France, qui a déjà vécu un jour de pluie à St-Brieuc voit de quoi je veux parler.
Mais le règle de survie de base, c’est de ne pas descendre plus bas que le 51ème parallèle (en gros). Les gros beaufs qui enquillent des bières en Maß (ah ah, jeu de mot moisi) en chantant de la Volksmusik de merde tout en suant à grosses gouttes houblonnées et en sautant sur les tables sous des chapiteaux géants, ils sont au sud. Munich, Stuttgart, Augsburg, Nürnberg, mais tout ça, ça compte pas, vu que de toute façon ils ne parlent pas allemand (et ils s’en vantent en plus, ces glands, devise du Land de Baden-Württemberg : « wir können alles außer Hochdeutsch »)
Je ne sais pas si tu es au courant mais l’Allemagne a fourni du bon rap aux alentours du changement de millénaire.
Deichkind (Fachjargon): http://www.youtube.com/watch?v=L8-SooHjFfA
Blumentopf (Flirtaholics) : http://www.youtube.com/watch?v=wEobw9KIQEY
Creme de la creme (Einer von vielen) : http://www.youtube.com/watch?v=Z_KRF8YWhdc
La minimal tech est un mouvement parti d’Allemagne, c’est là aussi qu’il se réinvente et ce n’est pas toujours en bois, au delà du fait que la scène techno et electro allemande ne se résume (heureusement) pas à la minimal tech. Il faut aussi dire qu’à moins de posséder l’installation sonore idoine ou d’être en boite, tu ne profites pas pleinement des basses et de leur effet quasi-hypnotique. Et pis si tu ne trouves pas un seul artiste qui te plaise sur un label comme mettons Bpitch Control par exemple, je considèrerai soit que tu es de mauvaise foi, soit que tu ne prends pas assez de drogues 😉
Quant à moi je ne connaissais pas ces films, je vais y jeter un coup d’oeil.
@Sir Michaël : c’est marrant que tu dises ça, je constate le phénomène de réminiscence incongru chez presque tous mes potes anciens germanistes. Genre ils ne se rappellent plus comment dire beurre mais Rüchenkleid, Meerschweinchen ou encore Kriegsdienstverweigerer, ça ça passe comme une lettre à la poste. Des mystères du cerveau humain…