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J’écoute les podcasts africains de Radio Grenouille, c’est doublement dépaysant alors que défilent les immeubles de Yokohama et qu’une jolie Japonaise à petit cul s’affaisse progressivement sur la banquette, une tulipe qui se fane doucement dans la belle lumière de l’automne japonais, une des saisons qui te donnent envie de rester ici encore un peu.

Lumumba discoure et je vais vers le centre d’immigration, demander un permis de « rentrée », un pauvre autocollant accolé à mon passeport et qui me permettra de rentrer de France en janvier sans perdre mon visa. Ça va couter une petite somme (3000yens, 28 euros).  L’État se renfloue comme il peut.

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Sur les photos, Kariyazaki sourit sur la couverture des bouquins comme il sourit dans la vraie vie pour mieux charmer les vieilles qui font sa fortune, plus sans doute que son talent d’arrangeur floral. Les photos sont interdites à l’exposition, une fois de plus.

C’est surtout dommage pour les magnifiques pièces du Meguro Gajoen, un vieux bâtiment, ses plafonds peints, ses cloisons délicates, ses portes coulissantes finement ciselées, ses parquets qui craquent. Les arrangements végétaux sont pas mal, mais moins que l’an passé, et dans l’absolu, c’est excessivement surcoté.

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Ça m’étonnera toujours combien les gens sont bon public et combien en profiter est facile. Kariyazaki exploite le filon jusqu’au bout : jus de prune pour la longévité, bruleur d’encens en verre coloré, Kari et ses kimonos à la Michou, Kari cuisine chez toi, Kari visite Paris, Kari au travail, Kari médite….Un livre à chaque fois, autant de rentrée d’argent. Personne ne le blâme, la seule chose qui intéresse les gens, c’est qu’il soit pédé.

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Kariyazaki est au dessus de la morale : il est un pédé d’Épinal, une folle que le dieu de l’ikebana a touché d’un doigt dans le cul, tout lui est pardonné, même le fait d’être une pire salope vénale. Seuls son maquillage et ses lunettes de mémé suisse à la con retiennent l’attention, et personne ne trouve que d’abuser d’orchidées est vulgaire. C’est comme ça, le Japon : seul ce qui est cher est beau.

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Pousser la promenade jusqu’à la boutique Sou-Sou d’Harajuku permet de vérifier la théorie : tout ce qui est hors de prix rayonne le bon goût et la perfection, y compris ces atroces sacs Chanel faits spécialement pour les cagoles du Japon et aux côtés desquelles les Italiens en total look Dolce et Gabbana font figure de moines cisterciens. Tout pue le fric, mais le fric chic. Donc ça ne pue pas. CQFDJ (J pour Japonais, un pays dont la logique tourne comme un moteur 3 temps de l’Est, donc pas forcément bien).

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Merde, j’ai encore craqué sur des godillots.

Épilogue (1h40 plus tard): Je suis allé pour rien à l’immigration, j’ai perdu 1h de train et 25 minutes de bus par trajet, pour la bonne raison que mon mot d’excuse pour entrer et sortir du territoire doit être fait dans le seul centre correspondant à mon arrondissement de résidence, malgré le fait que je travaille dans un autre. J’ose imaginer comment ça doit mettre en joie le mec qui, de passage à Okinawa, voudrait faire un saut à Hong-Kong ou Taiwan…Pas possible, toi pas sortir, toi bougnoule du Japon, toi être sage sinon fouille corporelle. Gah !