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Flash spécial : interruption du récit des vacances franco-suisse pour cause de…de...parce que.

Exode_pénurie de thon mayo

Comme vous le savez déjà, la situation à Tokyo est catastrophique : plus de courant, plus de trains, plus de natto. Les messages alarmants arrivent de partout, et c’est sûr que ça doit être pire encore en réalité: si la télé le dit, c’est que ça doit être vrai. Mais comme ça vient du gouvernement, c’est surement pire que ça en vrai.

Exode_trains de l'exil

« Ça », c’est quoi ? Mais tout, enfin ! Songez : d’abord un gros tremblement, puis les environs secoués non-stop par la suite, un raz-de-marée qui emporte tout, enfin les centrales qui pètent comme Carmet et De Funès dans La soupe aux chouxWhat’s next ? Les menstruations difficiles de Godzilla ? Ultraman dyssentrique ? Le décès d’Hello Kitty ? Arashi qui se sépare ?

Le Japon est damné, les étrangers fuient sur les routes, emportant les matelas Patagonia sur le dos du labrador, les drones sifflent sur nos têtes, y’a pénurie d’onigiri thon-mayo, 40 minutes de queue au McDo, les bandits de grand chemin terrorisants les foules avec leurs Prius tuning touch façon Mad Max, pneus à picots sur chassis relevés, pare-buffle KITSON et plaque de métal percée soudée à même le pare-brise (un morceau de bravoure, parce que la soudure sur de l’alu, accrochez-vous !). Les femmes au foyer polissent des silex au bord de la rivière Kanagawa, les hosts coupent leurs crinières de cheveux pour faire des manteaux faux-Vuitton pour l’hiver atomique, les entreprises de lance-pierre sont entrées au CAC 40, il n’y a plus que la famille Pierrafeu à la télé, c’est l’horreur.

Sur les routes de l'exil
Réfugié atomique.

Bonne note : le taux de suicide a singulièrement chuté, les trains ne circulant plus ou presque, le salaryman n’a plus de rame sous laquelle se jeter.

Le nucléaire ou la bougie ? Vive la cire ! Je me suis brossé les dents avec une bougie tous les soirs pendant une semaine pour économiser de l’énergie : la brosse à dent électrique, c’est le diable. Puis j’ai fui moi aussi, sautant dans les shinkansen en marche, me cachant dans la forêt et mangeant des racines, terrorisant les villageois de mes flatulences (va digérer des racines crues, cono !), fouillant les poubelles des kombinis pour trouver une feuille de nori abandonnée que je rangeais dans une timbale en fer pour les jours de fête, comme l’anniversaire de l’Empereur, par exemple.

oSAKA mon amour

Finalement, je suis arrivé à Osaka. Les gens étaient sympas, et chose étonnante, ils parlent souvent plus anglais que ce qu’on pourrait croire.

Surtout quand tu leur parles en Japonais d’ailleurs, ce qui te fait vraiment douter de ta faculté à communiquer dans la langue de Ge-Ge-Ge no Kitaro. Mais c’est gentil. À Osaka, passé une première frayeur (je croyais 2 jours durant avoir oublié le chargeur de l’appareil photo), la vie était assez tranquille, du moins jusqu’à l’arrivée des hordes de Gaijins, venus tuer les femmes, violer les filles et piétiner les takoyakis.

Chateau d'Osaka_Murailles_1Chateau d'Osaka_Murailles_2

Avec Manu et son schtroumpf, nous visitâmes l’aquarium géant (la méga classe, vraiment, chaudement recommandé), le château plein de Chinois qui viennent rien que manger le riz de la bouche des Japonais, les rues commerçantes. La ville est relativement moche, mais il faut croire que l’on y vit pas trop mal.
Chateau d'Osaka_Murailles_3
J’y croisais aussi une petite femme boulotte qui s’avérait être mon ancienne boulangère de Setagaya, retournée au pays pour faire des okonomiyaki (c’est original…). Elle me donnait sa carte (peut-être dans l’optique d’une secousse) et on bavassât sur l’étrangeté des coïncidences, bref, désolé mais il faut que j’y aille, bé voui l’heure tourne, c’est ça, à bientôt, bye, on s’écrit on s’met un doigt, tout ça...

Puis, tout de camouflage vêtu, comme toujours depuis que je joue à Call Of Duty au travail, je pris le shinkansen vers le Sud, après avoir vendu un rein au marché noir pour payer le billet.