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Mardi, donc, il restait une journée pour ne pas se faire tous les temples qui restent. Le palais royal sera donc le seul retenu.
Ça coute assez cher, mais c’est grand. Non, vraiment, assez cher, même pour les standards japonais : environ 1500 yens, soit 11 euros. C’est certes grand, mais persiste tout le long de la visite une tenace impression de financer les feuilles d’or des murs qui sont justement en train de t’éblouir des mille feux du bon goût local.
Ma passion pour le carrelage ne sera prise en défaut, pas plus que celle pour les gens qui prennent des poses de merde pour les photos. La palme aux mongoliens qui singent gauchement les bas-reliefs en bob et en shorts, et aux femelles des deux plus grands pays asiatiques : overdose de selfie-duckface pour les Russes, starlettes-et-puputes-style à volonté pour les Chinoises. Et oui, je sais les reconnaitre. C’est toi le nazi.
Retour chez le tailleur, dernières retouches…retour à l’hôtel, achat des souvenirs, bagages…Livraison du costume, prenez mon argent, adieu. Je ne l’ai toujours pas sorti de la housse. Le Népalais qui a fait la livraison m’a suggéré de le faire nettoyer à sec avant de le mettre. Si vous vous y connaissez, vous me ferez le plaisir d’infirmer ou de confirmer ça dans les commentaires.
Je cède, ma vigilance baisse. On remange dans la rue, ça me va, mais je ne fais pas gaffe et je mange du tom-yang-kung. Monumentale erreur ! Des fruits de mer. En soupe. Bien relevé. Dans la rue. Avec un milk-shake glacial au fruit de la passion dessus.
Puis un massage de 90 minutes, à l’huile de tamarin laxatif, administré par la baleine à bosses (ou seins, c’est suivant) du salon de massage, à qui on a dû dire « toi qui fait sa taille et son poids, tu vas nous prendre le grand Blanc, là et le détordre comme le cintre avec lequel on vole les super 5 », nonobstant ma petite croix dans la feuille de route, à la case « soft, please ».
Le ventre souffre. Le dos souffre. Mes narines souffrent : pourquoi je ne me souvenais pas que le tamarin, c’est ce truc qui ressemble à un étron vert, qui sert de snack aux peuples en voie d’hypothétique développement ?
Il est une heure. Essaye de dormir avec 2 litres d’huiles qui suite de chaque pore. Essaye de dormir en ne pensant pas au réveil qui va sonner dans 3 heures. Essaye de ne pas penser que le réveil va sonner dans 4, 3, 2, 1…ah non…4, 3, 2, 1…4…3 ?
Après une demi-heure à rêver que marimba allait retentir et que j’allais haïr l’univers sous peu (putains de sonneries Apple de merde !), je me suis vraiment réveillé, pour courir poser mon subtly hairy peach-shaped cul sur les toilettes, essayant de concentrer tout l’énergie de mes chakras huileux sur un des deux orifices qui voulaient tout lâcher, mais pas en même temps, s’il vous plait.
L’un, puis l’autre, puis la douche, puis la fièvre. Descendre à la réception, sauter dans le taxi rose. Chauffeur, si tu l’acceptes, ta mission est de rattraper la demi-heure de retard et d’arriver à l’aéroport de Marseille-Marign…ah non, mais ce sera pareil. Toutes les esquiches-coudes de BKK West Coast y passèrent, à 70 km/h de moyenne, ce qui raisonnable pour un amateur, dans une rue encombrée de taxi-moto, tuc-tucs et autres piétons qui gênent.
Arrivé sur l’autoroute, à quelques kilomètres de l’aéroport, une épiphanie ! Je ne sais pas comment on dit « Auriez-vous l’immense bonté de vous arrêter sur le bas-côté de la voie à grande vitesse, oh diligent chauffeur ? » en thaïlandais. J’ai donc opté pour « ouvrons vite la vitre ».
Du rab de palais royal
Comme évoqué précédemment, le thaïlandais n’est pas la langue la plus apte à filer des érections spontanée, à part si tu es émétophile pratiquant. Visiblement, j’avais raison : vomir par le nez doit émettre le même son qu’« arrêtez-vous vite, merde ! », parce que le chauffeur l’a bien compris. À la deuxième fois, notez : ma prononciation devait être médiocre à la première.
Tutututut, je vous vois venir : non, le chauffeur n’était pas télépathe, n’essayez pas de minimiser mon mérite, ou plutôt mon don héréditaire, puisque chez moi, on est génie linguistique de père en fils, 5ème génération, sans risque, satisfait ou remboursé, CB OK, succès professionnel, retour de l’être aimé, réussite aux examens, vigueur turgescente, reconnaissante internationale, Curry Pamyu Pamyu, cacahouettes offertes, sans rendez-vous.
Hein ?
Bref, le voyage retour en mode zombie ultime. Respiration lourde, ventre vide : je n’ai pas bougé une fois du siège d’avion. Juste assez d’énergie pour embarquer une bouteille de pinard, boire un peu de soupe de miso, roter du bacon fumé pendant le sommeil. Pas que j’en aurais mangé, mais parce que me voyant tout gerbant au réveil, ma compagne m’avait administré du Seirogan, qui, je le remarquais en repeignant la façade arrière du taxi, goûte le bacon fumé.
BEUAOAOORGHHAGGHH *oh, du bacon ?!* UOAOOOOAOAAARHGHUAG !!!!
Désolé monsieur. Oui, c’est une queue de crevette, coincée sous l’essuie-glace arrière. Bon, d’un autre côté, vu les déchets humains que tu vois à l’aéroport, pas un taxi-navette n’a pas dû voir son intérieur pourri par un crétin en descente de merdes chimiques achetées dans une fête de Pattaya.
Arrivé à Narita, un appareil et une pancarte : « nous scannons votre température corporelle ».
Rien ne bronche. Le préposé me fait signe de marcher plus vite. J’avais au moins 38,5°C. Ils ont sûrement un post-it collé au moniteur, qui dit « ignorez les Gaijins, ils ont des températures supérieures aux Japonais, OSEF ». Pffff…
Le soir, j’avais 39,7°C. Le lendemain, j’allais bosser. La semaine d’après, j’avais perdu 4 kilos. C’est ma transition avec l’article suivant. Ou pas.