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Your Hero Dies Today

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Archives de Catégorie: La Bright Life in Tōkyō

Phrase de vieux culs n°75 : « Les amis, ça se compte sur les doigts de la main de Django Reinhardt »

16 samedi Août 2014

Posted by senbei in Kultur Schokk !, La Bright Life in Tōkyō

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bière, bière football et amitiés viriles, Japanisthan, Japon, Racisme ordinaire, salaryman passion, Tokyo

Un article sur l’amitié virile mais sans bites qui se touchent sous la douche.

Le tout illustré de photos neuneus qui n’ont rien à voir, mais avec des commentaires dignes de page Facebook d’une pucelle de 11 ans, ou d’une Marseillaise de 40.

Coucher de soleil et doigts dans le cul

L’amitié, c’est beau comme regarder un coucher de soleil ensemble, putain con !

Hier soir, j’ai enfin eu la chance de revoir Mamoru, un ami que je n’avais pas vu depuis bien longtemps. C’est un de mes forts rares amis japonais, ce qui est triste dans le fond, mais qui est en partie de ma responsabilité.
Quand tu arrives, tu as soudain, après deux ou trois nomikai, autant d’amis que d’antiquaires dans le quartier du Sablon. Bien.

Gland

 On dit parfois que l’amitié, c’est aussi sucer des glands sucrés et riches en tannins. Mais c’est pas vrai. 

Mais de la même manière que tu as peut être « plein d’amis gays » ou que tu te balades avec des Japonaises inintéressantes à faire le guide touristique roublard de level 100yens shop (« j’vais vous raconter des trucs salaces sur les rambardes des anciennes maisons de passe d’Aix-en-Provence, z’allez voir c’que vous allez voir ! »), les passionnant inversement autant que ce que tu dis, espérant baiser la moins moche qui n’est là que pour faire plaisir à la plus moche qui rêve de ton sceptre de souverain d’Otokar (oui, les bus et les autocars, ça va de paire*), eh bien, le constat est simple : c’est de l’apparat.
*Un pot de nutella ou une bière blonde offerte à qui la comprend.

Bande mou

L’amitié est blanche et pure mais peut avoir un coup de mou, comme la bite. 

Vous prétendez avoir des pédés d’apparats. Vous les choisirez les plus sensiblement folles possible. Ils ne rencontreront jamais vos vrais potes.

Vous choisissez de promener des Nippones pour pouvoir être vu de toute la ville avec elles, et que partout dans la rue, qu’on vous entende parler de vous, que les filles soient nues, qu’elles se jettent sur vous, qu’elles vous admirent – qu’elles vous conspuent, qu’elles s’arrachent votre vertu, quoique le mot soit décidément mal choisi. Bref, elles ne verront jamais vos parents, à part pour justifier que le financement de votre LEA valait finalement quelque chose et que vous « parlez le chinois » pour de vrai, contrairement à ce que dit Papa.

Passage obscur

L’amitié, c’est parfois comme un passage obscur, dans lequel on serre le sphincter s’il y a un bruit derrière nous. 

Vos amis d’apparat, sélectionné sur critères de nationalité, d’orientation sexuelle ou couleur de peau si vous êtes à l’UMPFN (le fameux « ami arabe, qui travaille bien, LUI, pas comme les autres »), ils doivent vous mettre en valeur, mais ce sont les fleurs de votre maison. Redonner de l’eau est possible, mais souvent, laisser mourir est plus simple.

Fleuve

L’amitié, c’est parfois un fleuve tranquille. Très tranquille. Comme pour mourir noyé.

Donc, après quelque temps, votre liste d’amis est épurée. Oh, on vous invite encore régulièrement pour faire le gaijin de décoration, et puis aussi pour se prouver qu’on n’est pas froid, mais au final, coincé dans ces énièmes soirées dans un café-bistro au nom vaguement franco-italien (« quatre de buono » ? Genre…) à manger une tranche de chorizo espagnol de Niigata avec le 16e gin-tonic en 40 minutes (« plus que 20 minutes de free bar ! » ) et à répéter le même schéma conversationnel avec tout le monde, vous voudriez juste ne plus avoir « d’amis ».

Conversation type 1 :
– Tu viens d’où ?
– De France. De FU-RAN-SU.
– Aaaaah, j’ai compris. De Paris ?
– Non, de Provence.
-…(tête qui penche à droite)…
– Dans le Sud. Près de la mer.
– Du côté de Mont-Saint-Michel ?
– Non, du côté de Marseille.
-… (se tourne paniqué vers un autre pote)…
– Nice ? Tu comprends ?
– Ah oui, Nice ! J’y suis allé 1 jour.
– Et après tu es allé à Eze ?
– Ouiiiiii ! Comment tu les sais ?!
– Mahhhhhh…
– Et tu fais quoi, comme travail ?
– Professeur de français.
– Ah ben oui, bien sûr. Jaaaa…BONDJOURE ! Au fait, comment tu t’appelles ?

Au lieu de faire ce blog mité (mais pas miteux, j’en suis relativement fier), je devrais faire des manuels de conversation pour gens sobres en working holiday au Japanisthan.

Toutes les langues

L’amitié parle toutes les langues et même qu’on comprend quand même !

Pour ce qui est de la version bourrée, après quelques années, j’en étais là :

Conversation type 2 :
– Tu viens d’où ?
– De Kawasaki. Tu connais Kawasaki ? C’est au sud de Tokyo.
– Ahahaha…non, d’accord, mais sinon ?
– Tu me demandes ça parce que je suis blanc et parle japonais comme une merde ?
– …(énorme malaise)…
– Bon, de France. FU-RAN-SU.
– Oh, Furansu, ii neeee ! De Paris ?
– Oui, j’habite dans la tour Eiffel.
– Ah que tu es drôle…(vite, prendre un pote à témoin !)
– Plus sincèrement : dans le Sud, en Provence, près de Marseille
-… (se tourne paniqué vers son pote)…
– Nice ? Tu comprends ?
– Ah oui, Nice ! J’y suis allé 1 jour.
– Et après tu es allé à Eze ? Ou à Grasse ?
– Ouiiiiii ! Comment tu les sais ?!
– Tous les Japonais font la même chose. Et je vois à ton doigt que tu es marié. Tu as donc fait un voyage de noces en France…
– Whaaaa, t’es intelligent ! C’était comme dans ce drama…euh…
– Sherlock ?
– Hein ?
– SHE-RU-RO-KU.
– Ah oui ! ! Tu connais ?
– Bah ouais morray.
– …Et tu fais quoi, comme travail ?
– Professeur de français, comme tous les Français, parce qu’on n’a pas d’autres compétences.
– Ah ben euh… bien sûr. Jaaaa…BONDJOURE ! Au fait, comment tu t’appelles ?

Vous noterez combien je suis désagréable. Justement : Désagréable, c’est mon deuxième prénom. Vous pouvez remballer les noms à la con sortis de Game Of Throne que vous comptez donner à vos lardons quand ils sortiront du four. Moi, je suis Désagréable.

Noir et blancBleu et blancJaune et blancJauneL’amitié, comme les ciels, ça se déchire. Prendez garde !

Et raciste. Pas autant que Robert ou les reteneurs d’étrons de la vieille génération (les papas agressifs qui meuglent contre tout, mais pleurent dés qu’on leur en met une…vous me ferez une liste en commentaire, j’aime les troller). Mon racisme de manuel scolaire (au feu les manuels !) consiste ici à considérer que, dans une situation donnée, tel individu se comportera d’une façon prédéfinie par son appartenance culturelle. C’est le fruit de mon expérience personnelle, mais c’est injuste parce que justement, ceux qui ne se sont pas comportés de cette manière sont devenus des amis ou des copains. D’autre part, j’ai tellement eu ce genre de conversations en France aussi…la pauvreté intellectuelle et l’absence de curiosité n’ont pas de pays.

Toutes les couleurs

L’amitié est de toutes les couleurs, comme les troncs de ces arbres lépreux. 

C’est de ça que nous parlions donc hier soir. « Tu ne trouves pas que les Japonais sont un peuple sans intérêt, dont la conversation tourne souvent court par faiblesse intellectuelle ? »…Mamoru s’exprime en japonais, il n’a pas vécu à l’étranger, il n’a pas baigné dans une autre culture qui l’aurait poussé à relativiser la sienne (quoique souvent, l’effet inverse se produit, avec un phénomène « on est quand même mieux chez nous »)… Il a étudié un peu le français à l’université, quitté son poste de capitaine d’équipe de baseball (NB: ne plus jamais faire de catch-ball avec lui. J’ai cru jouer contre un orgue de Staline) pour se consacrer au design, avec un talent certain pour la typographie, a vécu en collocation, a rencontré une copine, et finalement, depuis le temps, s’est marié avec elle et à déménagé à Ibaraki reprendre l’usine de son père.

Ensemble

L’amitié, c’est aller ensemble dans la même direction, comme pour un boulot payé moins que le smic, mais ensemble et avec un joli uniforme. 

Un mariage à la mairie. Deux papiers signés. Ni faux prêtre, ni wedding chappel à Omotesando, ni cortège de perruches en robes de mousseline saumon et paillettes sur les cheveux, ni gâteaux géants coupés pendant 4 minutes sous les flashs. Économie et bon goût certains.
Une réorientation professionnelle, mais encore des idées qui vont dans le sens de la créativité, et les yeux ouverts. Des discussions sur le fait que les mesures Abenomics sont en train de tuer les PME du Japon, c’est rare. « Les Français pensent être étouffés par les taxes ? Mais c’est presque la même fiscalité au Japon, sauf qu’ici, tout le monde ferme sa gueule ! »…Mamoru n’est pourtant pas un sale anarcho gauchiste de merde comme moi, loin de là.

constipation

L’amitié, c’est comme la constipation au travail, c’est aussi un choix.

Alors non, moi, je ne pense pas que le Japonais moyen n’a pas de conversation. Je pense que c’est lié aux individus, pas au pays. C’est sûr que le cadre d’existence joue : si tu es dans une optique de travail aliénant, mais que ça te satisfait parce que ça fait vivre ta famille, si tu ne penses pas que chercher autre chose soit digne d’intérêt, si lire un article sur « Les Chinois, ces sales bâtards qui veulent nous voler nos cailloux maritimes » au Doutor constitue ton instant culturel de la journée, si tous tes collègues sont des gens qui estiment qu’exprimer toute connaissance géographique, biologique, historique est une nuisance pour son entourage (j’en ai rencontré plein, des comme-ça), alors évidemment, ce n’est pas facile d’alimenter une conversation, ni même parler de choses qui t’intéressent toi-même.

spiderceriseOrangerFleursL’amitié, c’est les joies simples de la nature, la découverte des choses naturelles.

Assis dans un minuscule rade de Shimbashi, on parle de vigne…j’explique qu’avec le Phylloxera, presque tout était mort, en France, et qu’il a fallu greffer sur des plants américains…et bien entendu, je ne trouve pas le mot « greffer » dans ma tête. Tu sais dire « greffer » et « porte-greffe » en japonais, toi ? Bon, ta gueule.

Noix vide

L’amitié est parfois une coque de ramboutan vide.

La batterie de l’iPhone étant inévitablement morte à cet instant précis (loi de murphy-jobs, etc.), j’étais bien obligé d’expliquer avec mon vocabulaire de gamin de CP (non, pas Capitaine Picard, ni…bref) : tu prends une branche, tu incises la souche, tu insères, tu bandes…C’est comme ça qu’on fait des bébés vigne.

Et là, le vieux salaryman d’à côté, je veux dire, des 8cms d’à côté, puisque ce sont des tables communes, et qu’il y en a 6 dans un espace grand comme une chambre à coucher, le vieux prends la parole. Il porte une chemise bleu ciel, son garakei* est dans la poche de poitrine de cette dernière, mais il l’a sécurisé par un tour de cou aux couleurs de son entreprise, dont il porte l’écusson sur la veste accrochée derrière lui (il fait 36° c, mais il porte une veste…). Les cheveux sont courts, il boit du shochu avec du thé vert et de la limonade (c’est immonde), bref : il a tout du tocard moyen.

Et le gars, tout sourire fier (il peut), qui nous dit comment on dit « greffe », en japonais : 接ぎ木.

clim

L’amitié, c’est frais, ça ventile, et ça roule des joints.

Cet anonyme salaryman qui sait ça, qui sait comment on fait, qui s’intéresse à cette conversation au lieu de fumer des menthols à la chaine, qui s’excuse de s’immiscer dans la conversation, mais qui en connait un rayon…c’est ça qui est chouette.

Et la conversation continuera… sur le fait que Mamoru ne mange pas la tête des poissons parce que c’est amer, que moi oui, justement parce que c’est amer, que je veuille aller visiter Noto (et Ishikawa), que le vieux conseille Toyama, voire Fukui, qu’il vaudrait mieux y aller vite, parce que de grands projets touristiques sont lancés, et les prix autant que le littoral vont changer, que les crevettes de Toyama et celles de l’autre côté de la péninsule sont de variétés et de goûts différents, etc.

West side

L’amitié, c’est faire des trucs où que tu te comprends mais les autres ils comprennent pas toujours. T’as vu ?

Ce mec avait des choses à dire. Pas comme un vieux pilier de bar qui cherche l’amitié et veut t’en mettre plein la gueule (d’abord en mots, puis en poings, puisqu’on finit toujours sur un désaccord avec les alcooliques).
Plus que la nationalité, c’est la curiosité qui fait la différence. Ecrivez ça au tip-ex sur votre t-shirt avec un vieil Indien qui regarde la lune, sur son cheval, avec les loups derrière et un canyon dans lequel vole un aigle. Evidemment, il faudrait sortir plus pour trouver les gens différents, peut-être. Je n’en ai ni le temps, ni les moyens, ni même l’envie : j’aime ces rencontres, fruit du hasard. Et Mamoru en fait partie.

Au plaisir de se revoir !

Flamme

L’amitié est une flamme qui s’entretient. Un peu.

Phrase de vieux cul n°13 : « Tu l’as bien cherché, non ? »

22 mercredi Jan 2014

Posted by senbei in Blogs, La Bright Life in Tōkyō

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cons de pacoulins, entre tradition et mon cul c'est du poulet ?, hybrides F1, Japon, Paysannerie, révolte des bonnets en soie de kimono, risettes dans les rizières, Shizuoka

Feu la rizière

Assis dans la rizière ci-dessus*, entre un petit cours d’eau au cours désormais enserré dans le béton, j’ai un petit pincement au coeur de pierre.

(*Non, tas de cons, je n’ai pas atteint ce degrés de hipsterisme qui consiste à s’assoir dans une rizière avec un mac book pour être en communion avec ce que j’écris. Ce sont mes réflexions de ces derniers jours.)

Frak

Fracking Starbucks.

Des piquets plantés au bord du champ donnent un indice de l’avenir proche pour cette parcelle, à celui qui n’avait pas remarqué que le champ n’a pas été travaillé depuis la dernière récolte : on va y construire une « mansion », soit un de ces immeubles résidentiel sans ambition, comme celui que j’ai devant le gueule, crânement appelé Nova, sans doute en hommage à l’intersidérale fadeur fonctionnelle de son design. Ici, sur le riz, poussera un blême ensemble de clapiers recouverts de faux carrelage, comme tout édifice de peu d ‘envergure, dans un pays dont le moto oscille désormais entre une modernité définie par la médiocrité des matériaux employés, et une tradition bâclée, fantasmé, des techniques que plus personne ne maîtrise mais qu’on fait semblant de protéger, de peur de changer quoique ce soit.

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Ceci n’est pas un cassoulet.

Sérieusement, on peut écrire 14 tomes d’articles sur les maisons japonaises « modernes », et ne pas arriver à décolérer. Ca ne servirait à rien de toutes façons. Notre problème du jour porte sur l’approche de l’espace de vie, et comment n’y rien foutre.

Dans cette résidence qui va se construire, vivront peut-être heureux des gens seuls, des couples, des vieux qui veulent pas mourir (faites un effort, merde !), des gosses qui feront des combats d’écrevisses au lieu de les bouffer comme des gens civilisés, des joueurs de pachinko à demi-sourds, des pédés forcément refoulés (le Japon, l’autre Iran), de jeunes office lady qui décorent un cadre de 100yens shops avec de la dentelle pour y afficher la photo d’un chien prise dans la rue, des garçons timides qui regarderont ta bite en skred au bain public d’à côté, des quinquagénaires enfin divorcées de leur mari absent (peut-être à juste titre), bref, des Japonais. Des étrangers, je doute. Déjà, je ne vois pas ce que tu foutrais dans la banlieue de Shimada, Shizuoka. Et quand bien même, tu sais qu’il est chaud de trouver des apparts pour les non-natifs, hein ? Alors une mansion en carrelage neuf, penses-tu….

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Faire son miso.

Le truc, c’est que ces gens ont des chances d’être ravi d’habiter là. Alors que moi, quand on m’a annoncé que la parcelle serait construite, au début, ça m’a fait un peu couic sous les côtes. J’y avais passé des heures à essayer de soigner les vignes abandonnées, noyées dans les broussailles infestées d’araignées-guêpe, couper le vieux bois, biner le sol, arranger le tout en pergola, avec plus ou moins de succès. Nettoyer les abords du champ, pailler les pieds, planter des noyaux de pèches de vigne, au cas où…

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Le swag ultime du vendeur de moisissures.

Mais finalement, c’est bien comme ça. Quand toi, étranger, tu mets un pied dans la paysannerie japonaise, n’oublie pas ces mots : « Toi qui entre ici, abandonne toute espérance« . On objectera que c’est partout pareil, que « wat de boer niet kent dat eet hij niet« , etc. Je sais. Là où je veux en venir, à part me la péter avec une phrase en hollandais (dans le trio de tête des langues européennes les plus moches, clairement), c’est que comme la télé japonaise, la paysannerie japonaise t’aura à l’usure.

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Cagettes de culture de ferments.

Nettoyer les abords de la ferme, parce que mon oeil de vierge campagnarde embourgeoisée se choque de voir de vieux sacs d’engrais abandonnées au bord, c’est faire de l’archéologie sur les dernière cinquante années : des strates de pesticides, d’herbicide, de granulés, des films de protection, des filets anti-corbeaux, des copeaux de piquets en plastique, des sangles à botter…Des canettes de toutes générations, des cup-ramen d’une autre époque, des sachets de bonbons, de la moquette, des cintres. Un demi-siècle de comportement de poule, à vivre dans la merde. Un demi-siècle à tirer toujours et encore sur la terre, à ajouter toujours plus de produits parce qu’elle s’épuise à force d’hybrides F1, pendant qu’on plante trois fois par an sur la même parcelle, parce que le F1, c’est l’assurance de concombres calibrés pour les boites en carton, en trois mois, contre 5 pour les traditionnels. Un demi-siècle pour oublier comment on fait des graines (les F1 n’en font presque pas de fertiles, c’est pas plus mal), donc être complètement dépendant de l’achat, un demi-siècle pour ne plus savoir enlever des mauvaises herbes à la main, ne plus faire de compost et plutôt abandonner les fanes et les racines en plein milieu du chemin (paye ta glissade…), oublier ce qu’est le paillage, oublier ce qui se mange, ce qui s’accorde, ce qui nourrit le sol, ce qui l’appauvrit.

Comme en France, le tout subventionné à toc par l’Etat : produit la même chose partout, appauvrit ton sol, creuse ta tombe, et financièrement, et physiquement.

Frigo à moisi

Alors, quand en 2 jours, tu déterres 6 sacs poubelles de déchets, que ça semble vaguement propre au abords de la maison, et que 4 mois plus tard, tu retrouves de nouveaux plastiques semi-enfouis, semi-brulés par le soleil, tu dis non. Juste non. Vous avez bien fait de décider de faire construire : vous ne méritez pas cette terre.

Tu te sens seul, soudain ?

Cette terre légèrement argileuse, ce limon gagné sur la rivière avoisinante, exempte de pierres, c’est assez irréel pour moi, né dans la Provence, tellement riche de ses cailloux qu’on en a fait des bories et des capitelles tous les 50 mètres, au milieu de ses murs-pierriés désormais en voie d’éboulis.

Pas une terre pour la vigne, j’en conviens. Une vrai terre pour le riz, pour le daïkon, le poireau et tout ces trucs qui poussent relativement profond, mais aussi une terre qui sait rester humide, une terre facile à travailler, si fertile.

Oden maison Salade composée

C’est un plaisir d’en manger le fruit, mais l’année dernière c’était les salades qui pourrissaient sur pied « parce qu’il y a des moucherons dedans et qu’elles ne sont pas calibrées« , puis ce fut les poivrons empuantirent le jardin, que vous ne ramassiez pas parce que ça va comme ça, on ne va pas manger que ça non plus, et maintenant, c’est le chou chinois dont on jette 1/3 des feuilles parce que fermer les cônes était chiant et qu’ils sont en l’occurrence pleins de feuilles mortes, donc invendables dans ce pays où tout doit doit avoir la même gueule que dans un catalogue Rustica. Transformer les surplus ? Lactofermenter ? Congeler ? Faire des coulis, des légumes secs, des conserves ?

Non, on préfère regarder la télé. On en a une dans chaque chambre. 42′ pouces minimum, et un fist mental complet à chaque heure passée devant.

Dutch Oven

Dutch oven.

Alors, voyez-vous, quand je taille les pruniers et que les fruits grossissent d’un tiers, mais que vous oubliez de les prendre à temps, vous m’agacez. Quand je fais un compost et retrouve les vinyles des plants d’arachide encore accrochés aux racines dedans, vous m’agacez. Quand les graines de courge que j’ai semé germent mais crèvent à 80% parce que vous n’avez pas arrosé et qu’il y a tant de crevasses au sol qu’on dirait qu’on dirait la tronche à Hideki Matsui, vous m’agacez vraiment un peu.

Et finalement, même si ça bouge un peu, que j’essaye de ne pas faire le mec désagréable qui vous apprend votre travail (parce qu’après tout, je serai bien infoutu de faire du riz ou du thé, que vous faîtes si bien), que je me dis que ce n’est pas mal vie mais la vôtre, je lâche prise, doucement, mais avec la triste impression que vous ne méritiez pas cette terre. Par fainéantise.

Gourdasses locales

Oh, je comprends : vous ne vous êtes pas installés dessus pour le temps. Vous exploitez votre terre sans lendemain, presque au sens premier du terme. Vous construisez des maisons sans avenir autre que celui d’être détruit, soit par un tremblement, soit par le mépris national pour le vieux. Pleurez donc que les jeunes ne veuillent pas continuer à la ferme, vivre dans vos maisons en cartons construites pour vous voir interminablement rapetisser et manger des mandarines sous le kotatsu, pendant que les talento interchangeables vous vomissent à la gueule une vacuité pire encore à la vôtre. Je sais, c’est un trait culturel avant d’être un trait cul-terreux.

Mais votre paresse, là, non. Juste non.

Le KO

Je ne mérite pas votre terre non plus, si vous vouliez tout savoir, moi qui chouine d’avoir coupé deux brindilles et de pas recevoir de médaille du mérite agricole en retour. Moi aussi, en tant que prof, je connais la paresse de ne s’en tenir qu’à ce qu’on sait déjà faire, et moi aussi, il me faut encore et toujours de l’énergie pour vaincre cette fainéantise de base. Je fais mon possible pour ne pas mépriser ceux qui ne le font pas, c’est tout.

Si c’était de la paresse créative, à la Alexandre, je comprendrais. Si vous vous reposiez pour autant, je comprendrais.

Mais ce n’est ni l’un ni l’autre : les techniques qu’on vous propose permettent d’économiser l’activité humaine. Laisser la terre travailler, se concentrer sur l’amont, produire biologique, vendre plus cher, transformer et gagner de l’argent sur le produits transformés…

Mais non. Vous préférez construire une mansion éphémère. C’était sûrement le meilleur choix, après tout.

Le premier de l'an

Premier lever de soleil de 2014.

Pour info, sur les « mansions » : sur Reddit et l’excellent Néojaponisme.

Phrase de vieux cul n°191 : « Le tofu, c’est le truc le plus fade de l’univers, non ? »

24 dimanche Nov 2013

Posted by senbei in Bring Out Your Breads !, La Bright Life in Tōkyō

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Japan, Japon, Kurashiki, Onomichi way of life, The Seto Sea c'est aussi sept Aussies et ta gueule !, Tokyo

Ça fait déjà plus de 1 ans et 4 mois, mine de rien…comment-veux tu que je mémorise tous ces éléments dans l’ordre, moi qui suis un alcoolique notoire ? Enfin, je dis ça, mais le mec qui est en train de boire un chu-hi à 8° devant le combini, alors que je pars travailler à l’aube, il est autrement plus atteint que moi. Vu qu’il a une cravate, il va peut-être travailler aussi, quoique le Japon soit un pays plus simple que ça : tu es un homme, tu as un cou = tu portes une cravate. Au collège, dans l’entreprise, sur la poutre où tu t’es pendu. Youpi-matin.

Seto_Oignons

Si je m’en souviens bien, j’aurais finalement peu bu pendant ce séjour dans le sud (ceci est la suite du billet précédent, voui). 2 très bonnes bières à Kurashiki, et un rouge pendant le barbecue à domicile, également appelé la compétition de sauces épicées, animé par la toujours sémillante petite soeur (j’l’aime bien, celle-là). Vous savez tous ce qu’est un barbecue japonais, et sinon, vous vous renseignerez… La nuance est dans le choix des légumes : du jardin, cueilli à la main et serré contre des nichons qui pointent contre les picots du concombre amer (également appelé Margose) comme sous l’agacement du tentacule qui l’enserrait dans les vidéos de ta jeunesse.

Seto_goya

Seto_poivrons farcisSeto_poulet à la boddicker

Madame Boddicker se bat contre les habitudes paysannes modernes (en refusant les engrais à la louche, en labourant seulement à la main, avec des nègres à la peau d’ébène dont le muscle sec et bandé excite les obaasan du voisinage*) et le résultat est excellent.

(*qui leur jettent des cacahuètes  Oui, le Japonais est excessivement raciste ; moi aussi, ça me choque)

Seto_Goya_Tunnel

Les courges sont superbes et abondantes, l’occasion de se faire une trentaine de beignets de fleur de courges, un luxe absolu (dont personne n’a rien à foutre, en gros, puisqu’on dirait du tempura).

kurashiki_bierekurashiki_musée des arts traditionnels

kurashiki_bouffeurs de chouxkurashiki_maison rouge

Revenons à la piave : 500yens la bouteille de 33cl de bière de Kurashiki, sa mère la pute en geta dans une Ford Mondeo, je suis un rat, donc quoi ? Je trouve que c’est cher, tant mieux si vous trouvez ça normal, tas d’expats nantis à la solde de l’impérialisme yankee, suceurs de bite posthume de Steve Jobs, riverains d’Iidabashi-sur-Sorgues et sayonarasalistes de Nespresso à -10% sur le prix d’achat. Ah, Lénine, réveille-toi, fais-les pleurer leurs mères en passant leurs Mark III au pilon et baisse donc les taxes sur le houblon !

Mais la Mugimonogatari vaut le coup. Comme Kurashiki, une bien belle ville au sud d’Okayama. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise d’autre ? C’est un blog, pas un dépliant touristique ! Vous avez le net, vous avez des yeux, y’a des photos, démerdez-vous !

kurashiki_la villeKurashiki_ruelle

kurashiki_la porte des étoileskurashiki_waiting for Tealc

kurashiki_l'heure du thékurashiki_le coucher de soleil

Sinon, comment dire…je suis légèrement déçu de mon rythme de parution, évidemment, mais aussi par ma propre écriture, dernièrement. C’est mou…je peine à passer outre la description passive d’événement que j’ai eu du plaisir à vivre et photographier, mais qui manquent de punch après coup. Or, si je sais que ce n’est surement pas la fréquence qui fait l’intérêt de ce blog, c’est bien la punchline. Si ça manque, que reste-t-il ?

On l’a déjà dit, être méchant est simple, mais bien vain, surtout quand on veut parler de choses qu’on aime. J’ai mis un temps pas possible à aimer ce que je voyais et vivais au Japon. Certains lecteurs le savent mieux que d’autres, mais j’ai gambaré au delà de la limite du raisonnable pour rester dans un pays qui n’est ni une nouvelle passion, ni un vieil amour, qui n’a pas besoin de moi, dont je ne parle même pas correctement la langue, dont je ne partage pas les valeurs, et qui présente à mon avis un avenir politique, économique et environnemental médiocre. Nous y reviendrons sous peu.

kurashiki_jardin kurashiki_pont cassé

Je ne sais absolument pas pourquoi.

Je suis arrivé ici par amour pour une personne et par peur de ne pas vivre d’aventure avant la trentaine. L’amour est devenu invivable, l’aventure hasardeuse, je ne sais pas pourquoi je ne suis pas rentré, sinon par fierté ; quelque part, je crois que je veux rentrer au pays en ayant réussi comme l’oncle d’Amérique au pays des Chnèous…

Depuis 2011, énormément de choses ont changé pour moi. Professionnellement, une nouvelle approche de l’enseignement, et la découverte que Tokyo ou plus largement, le Japon présente un formidable champ d’expérimentation. Le plaisir du travail a été suivi d’une épuration des employeurs, et une stabilisation financière finalement méritée, IMHO. A voir si ça dure.

kurashiki_le café kurashiki_le tabac

kurashiki_Le vélo kurashiki_le vieux glacier

Plaisir relationnel, volonté renouvelée… Bloguer est moins une priorité pour moi, parce que je suis plus occupé à vivre qu’à écrire, tout simplement (paye tes clichés de merde).

Phrase de vieux culs n°54 : « Japonais, Coréens, pfff, c’est tous des Chinois, quoi ! »

20 lundi Août 2012

Posted by senbei in La Bright Life in Tōkyō

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Bourrer bourré, c'est monnavinersqire jboizq ceke jveux, Gin tonic vs. Jean Tonique, Lapalud dans la place, Les japs c'est tous des gros noich, Pierre et Kyoko, pine de perchiste ukrainien, Pouzhilhac en force, SOS Rascisenme j'écoute

Et puis ce fut l’anniversaire de Pierre.

Pierre est niçois et épais comme ma cravate en tricot marron, c’est-à-dire environ le tiers de moi, en épaisseur. Ça ne l’empêche pas d’arborer un rostre nasal qui laisse présager une longue pine de perchiste ukrainien, mais je n’en sais rien, vu que tout le monde était bourré à défaut de bourrer. C’était un anniversaire, c’est normal, mais ça aurait pu dégénérer.

La station de Samezu n’est sans doute pas le coin le plus sexy de l’univers, mais ce n’est pas trop mal comparé à Lapalud (84) ou Pouzilhac (30). En gros, un parking et un patchinko de 6e zone t’agressent la gueule dès que tu en sors.

Moi, j’étais venu à pied d’Oimachi et je m’en battais les couilles, désormais très humides à cause de la pluie battante et de la transpiration dans ces putains de slips uniqlo dont la taille semble plus petite d’année en année, nach’dine !

Bref. Pierre et Kyoko, anciennement mon élève, se sont mariés il y a peu et ont emménagé à deux dans un appart grand comme le mien, ce qui pour moi relèverait du pousse au suicide en moins de 10 jours. Il manquait plus qu’un chien miniature à longs poils pour que je commande un curry indien, une corde et un butagaz, histoire de quitter ce monde dans une explosion en tous genres.


Mais après tout, ce n’était pas chez moi, et la fête non plus d’ailleurs. Nous allâmes dans un rade du coin, très Emmaüs pour la déco, 3 tables, 8 filles, 5 garçons, mais aucun rapport buccoanal au final, mais regretterais-je, puisque vu ce que tout le monde mangeait du motsu ? Une jolie fille pètée qui mange des abats la bouche ouverte, c’est aussi prometteur sexuellement qu’une Québécoise en sweat à capuche : bandaison très optionnelle, sauf pour les gens dans le délire INCEPTION (je pénètre le colon qui est dans ton colon…waouh…Di Caprio trouvera-t-il le chemin ?)
Je pense que les Chinois font vraiment l’objet d’une discrimination terrible. C’est un peu osé de dire ça, mais n’ayons pas froid aux yeux : je trouve que le racisme, c’est mal.

Enfin, ça se discute et n’engage que moi, hein, je ne voudrais choquer personne avec mes idées radicales, hein, tas de sous-merdes über-bisounours du net 2.0 ?

Alors, pourquoi ce racisme injuste envers les autres jaunes ? Moi, la serveuse du bar, je l’ai trouvé franche, très franche, avec sa moue kawaii de baudroie morte, qu’aucuns esprits chagrins interpretaient comme du dédain. J’ai aussi apprécié sa communication qui allait à l’essentiel, prenant en pitié mon humble face de gaijin à poil frisé, épurant la grammaire de ses formules de politesse désuètes et si difficiles à assimiler pour mon cerveau reptilien de con blanc qui transpire odorant.

J’ai apprécié la possibilité de gouter à un verre de 25cl de gin pur, et à la joie de la re-déranger pour commander le tonic, partageant avec elle ce moment d’étonnement (oui, dans mon pays, quand on commande un gin-tonic, on mélange le tonic avec le gin, et maintenant, je voudrais un verre de TONIC, point) magique, ce pont fait entre les cultures, cet émerveillement du quotidien.


Non, je ne couche pas avec Edouard Baer. Pourquoi ? Je suis si délicieusement con ?

Bref, à bas le racisme. Un peu. Je crois. C’est pas trop bien, en fait. Les tchongs employés à 800yens de l’heure et qui n’ont aucune raison d’aimer leur métier, aimons-les aussi.
Après, c’est devenu un peu flou. Des deux filles en face de moi, celle avec le plus de dents est devenue carpette, petit à petit. Pierre a dit que c’était normal, et en effet, ça avait l’air normal. Elle s’est offusquée vaguement que je fusse gentil avec elle alors que j’avais déjà une copine et puis s’est revautrée sur moi. Puis sur Pierre, qui frêle comme le roseau plia et revint à sa forme initiale tel le bois bandé de l’arc du guerrier Batabwa, ou plutôt comme le mec qui a de l’expérience avec les poivrots.

L’ennaniverseré fut couvert de cadeaux d’otaku qui les mérite (sauf de ma part, hélas, mais, ma présence n’était-elle pas un don du ciel en soit ?), on bût encore…Les filles sages rentrèrent brecouille, celles qui craignaient de ne pas l’être firent de même, Kyoko devint tactile et son mari suspicieux, je devenais lubrique, il était temps de rentrer.
Ce fut marrant. Merci Pierre.

Phrase de vieux culs n°145 : »Tu vois, quand je serai vieux, je voudrais vivre à la campagne »

10 mardi Juil 2012

Posted by senbei in Art Fags, La Bright Life in Tōkyō

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à l'époque bénie de la loi du silence, carpaggedon, charme industriel, fundoshi et cul saillant, je mange à tous les supertankers, Je suce des bits, ma queue sent le mazout, Maronnier, pas le temps de trouver des tags corrects., Porno japonais, rêve humide de bobo psychorigide, Reon Kaneda, sadisme ordinaire, Sankei-en, Sitting on the bite of the gay, Yokohama

Ma putain de vie numérique, il faut bien que je lui donne quelques plantes de temps en temps, histoire de ne pas vomir du digital par tous les trous. Insatiable, je suce des bits avec schizophrénie, me couchant à l’aube, le disque dur chaud et gonflé et l’œil rougit. Et soudain, le gosse qui grimpait pieds nus aux muriers se réveille, et il réclame du vert.

Donc, un dimanche, suivant les conseils avisés de secret-japan, je suis parti à Sankei-En, du côté de ce qui devrait être la mer, mais ressemble plus à une pataugeoire à pétroliers. Je n’ai pas dit que c’était horrible, hein ? Moi, du moment que ça mouille…Le charme industriel coulant de rouille façon Fos-Sur-Mer / désastre de l’aménagement du territoire post-trente glorieuses , ça prend aussi pour moi. Je ne suis pas difficile, je mange à tous les supertankers.

J’ai failli écrire « le temple » tellement ça semblait logique de trouve un temple dans un parc, mais il s’agit en fait d’une propriété privée.

Parce qu’au Japon, si tu finis par trouver vaguement normal de vivre dans 16m², il y a toujours un truc pour te rappeler que les gens qui ont de la caillasse (vous noterez que je n’ai pas dit « qui gagnent bien leur vie », ce qui est un peu différent) vivent dans 15 à 150 fois ta surface habitable. C’était comme ça jadis aussi. J’ai plein d’autres exemples en stock, mais je vous les ressortirai quand je n’aurai plus rien d’autre à dire et que vous aurez oublié ce post. Comme ça marche avec les magazines chaque été, ça doit bien marcher avec les blogs.


Bref. Grosse surface, pleine d’étangs artificiels grouillants de carpes ouvrant leurs bouches comme pour proposer un soulagement au moine dominicain de passage pour évangéliser les porteurs d’eau locaux, dont le cul musculeux dépasse fièrement de leur fundoshi, offert à la vue de tous, sans considération pour la préférence sexuelle de chacun, faisant vaciller un instant l’hétérosexualité du marin du coin, frustement assis sur une bite du port, attendant que le mousse lui monte une boisson chaude et ravigotante qu’il boira à même la berge.


On pourrait penser qu’après un parc du genre, on les a tous vus, et qu’après les plus beaux, à quoi bon voir les autres. Mais de même que tu as beau avoir surmonté, une vague bosse dans la poche, la déception et l’ennui terrible que représentent la vision d’un pornac japonais plein de mosaïques (que l’habile pochette pleine de trucs qui giclent t’avait fait apporter à la caisse du Tsutaya), tu risques quand même de te faire avoir de même la prochaine fois. Je dis « porno japonais » pour enfler la bande passante du site, comme j’aurais pu dire « Réon Kaneda s’ébrouant sur la plage, cachée derrière ses seins, ou inversement« , puisque là aussi, tu croyais avoir tout vu (et rien vu en même temps, c’est la magie du truc), et pourtant, tu vas en redemander un de ces jours, c’est clair.

Bon, pour les parcs, c’est pareil : Même si tu en as vu d’autres, il y a toujours une émotion qui te traverse, sur ce qui prend tant de temps, le modelage des paysages, le choix des arbres, des pierres, sur ce qui semble perdu et finalement perdure, la fabrication des maisons, le système de fermeture des volets, l’entretien des bâtiments.


Le top, c’est cette maison traditionnelle, préservée avec une majorité de ses outils et ustensiles.
Des parquets qui glissent, des escaliers qui craquent, des recoins sombres où grand-père essayait de coincer sa petite fille à peine pubère (qui craque surement plus qu’elle ne glisse) à l’époque bénie de la loi du silence.

La vieille odeur du tatami et du cèdre, le toit en chaume, le grenier qui sent encore la fumée malgré un demi-siècle d’aération comme mes fesses sentent encore le talc après 30 ans de…euh, passons...les touches de sadisme ordinaire (l’évier à 16 cm du sol, comme ça t’es presque obligé de faire la vaisselle couchée, pendant que grand-père vient te…bref.), le bois qui sèche dehors, etc.

Une envie d‘y emménager tout de suite et d’y installer la fibre optique pour pouvoir continuer à vous écrire des choses aussi passionnantes que ma demi-molle devant du vieux bois, comme là, tout de suite.
Un fantasme de petit bourgeois, que mes parents ont réalisé jadis, version super-hardcore-de-la-mort, sans l’ADSL ni l’eau courante. Mais après tout, les temps ont changé, et pourquoi ne pas essayer d’avoir le beurre et l’argent du beurre ? Un jour, va savoir…

Phrase de vieux culs n°83 : »Moi quand j’ai fait l’armée, on nous obligeait à marcher 20km en plein cagnard ! »

05 mardi Juin 2012

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Akage, Baal-Marduk du 14 juillet, DANS SA GROSSE VULVE !, Kuristofu Ramberu, l'eau gratuite, la légende d’Hanche d’Or, La tour de Babibel, le régime passe par la tombe, Les cimetières du Japon, Midorigaoka-reien, Oniuma ramen, Panzer Division Marduk, Randonnée funèbre de la mort qui tue, un seul gaijin pour les féconder toutes !

Avec un sac plein de pierre. En rangers. Comme des gros cons.

 Bon, j’ai voulu faire un essai, mais ça a raté : cet article devait être entièrement écrit, édité et mis en ligne sous Lubuntu, une variante très light d’Ubuntu, qui comme chacun de vous fait semblant de le savoir parce que les mecs sans vie sociale sont à la mode, est une distribution linux. Hélas, Picasa n’est pas disponible pour ce système d’exploitation. Donc moitié Lubuntu, moitié Win7, qui me les brise cordialement ces derniers temps. Et un essai : upload par Instagram.  

Preuve que ce blog redémarre vraiment doucement, parlons de promenade.

Comme j’en chie un peu physiquement depuis l’an dernier avec la hernie discale et ses conséquences (lombago, sciatique, priapisme, etc.), je suis devenu passablement gras et mou. Je me suis même refait une moustache hier, c’est dire.

Que faire dans cette situation, dans laquelle l’escalade devient impossible et où je désespère de redonner ce sublime, mais simple coup de reins langoureux qui faisait de moi l’étalon d’Akasaka jadis, où toutes les mamas de snacks* sentaient comme un papillon soyeux se poser sur leur ovaire gauche (le cancer ayant emporté le droit) au son de ma voix, où les vieux du billard du coin racontaient aux salarymen bleu-bite la légende d’Hanche d’Or, le gaijin qui arriva de nulle part donner un grand coup de queue dans le tas et casser le jeu, sans pitié pour les boules qui volaient, beau comme Kuristofu Ramberu MAIS avec des expressions faciales, couillu comme le dernier des derniers, puisqu’après tout, la légende le disait, qu’il viendrait, et que les têtes tomberaient les unes après les autres sur ses genoux musclés, qu’il les prendraient à plusieurs s’il le fallait, mais qu’à la fin, il ne pouvait en rester qu’un, un seul gaijin pour les féconder toutes !

Grosso merdo.

*Snack:  pas un croque-monsieur, au Japon, mais plutôt un rade à vieux-beaux tenu par une ancienne Kyabajo fachée avec son mac, que l’alcool a bouffi. On y reviendra.

Bref, je m’empâte.

Reste la marche, et le yoga. Par aversion envers l’Inde et tout ce qui touche de près ou de loin à ce pays de gens pas propres, drogués, végétariens, adeptes de bains collectifs, de la craie sur la gueule et qui dansent mieux que moi dans les films, j’ai opté pour la marche.

Le fait d’être voisin avec l’illustre roi roux de la moniquarchie d’Ultrakagland (ça sonne mal, va savoir pourquoi…), autre grand marcheur devant l’éternel*, ça aide à partir vers n’importe où pour découvrir n’importe quoi.

*Dans le cas présent, attention, minute Cthulhurelle :

Marduk, appelé aussi Bel-Ami Marduk (il adorait Maupassant)ou Baal-Marduk (à cause d’une sombre histoire de trou et de 14 juillet), est le plus grand dieu mésopotamien, soit environ 1 m 98, ce qui est pas mal pour cette race de nains.

Il siégeait à Babylone, yes, I&I, code postal 22 038, dans son sanctuaire l’Esagil « le temple aux pines à clef surélevées », également centre d’entrainement pour la NERV, auquel était adjoint la ziggourat Etorki, passée à la postérité comme la Tour de Babibel. […] Il acquiert toute son importance sous le règne de Nabuchodonosor Ier, souverain de Babylone de 1125 environ à 1104 av. J.-C., mais c’est un peu un détail. Finalement, il se lancera dans le black métal suédois, sortant entre autres le désormais célèbre et politiquement potache «Panzer Division Marduk» en 1999.

Source : Wikipouilleux : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mardouk

Akage, c’est un peu la 7e compagnie au clair de lune tout seul, vu qu’il explore presque chaque recoin de terrain pour en sortir une tirade qui finit par «…dans sa grosse vulve !» ou une chanson du même acabit (48), mais c’est un joyeux compagnon de route et un bon camarade. On s’aime, et les gens pensent que je porte déjà son enfant, c’est dire.

Histoire de faire dans le joyeux et le décomplexé, j’ai donc choisi comme destination le gros cimetière de Midorigaoka-reien, qui avait l’air bien chouette sur gougoule map.

C’est 1,5km pour y aller. C’est marrant comme dans ma tête, ce n’est rien*, 1,5km. Sans doute à cause des randonnées de 15km avec Bernard étant gosse. Ou le fait de se taper 2,9km tous les soirs pour rentrer du village, où le minibus scolaire de Martine s’arrêtait.

Évidemment, une fois sur place, tu rajoutes un bon kilomètre, et vu que tu sors par le sud, tu te tapes plus de 2 kilomètres pour rentrer, mais au final, ça fait moins de 10, ce qui est en gros ce que n’importe quel coureur à la noix fait en 1h10 de jogging.

*le temps pâââsse, tu le sais, ce n’est rien.

Et c’est là que tu remarques que tu es devenu un peu mou. Et que pour une Japonaise, ça fait une belle trotte. Surtout après un ramen (Oniuma, près de la route 246, pas mal) et des gyozas par dessus. Bref, on admire les fleurs et y va doucement.

Sur le chemin pour y aller, tu as toutes les fleurs possibles et imaginables dans les jardins de poches qui débordent sur la voie publique, et c’est la saison bénite, alors c’est un festival de couleurs et d’odeurs. Vous avez vu comment je suis trop lyrique sa mère, quand je veux ? Attendez, dans 6 mois, je vous sors un livre de poèmes et de photos sur MON JAPON, ça va être trop original. Ouais gros !

Bon;

Autant je trouve absolument ridicule le statut donné aux animaux de compagnie, autant j’admire le soin avec lequel les Japonais entretiennent (ou font entretenir) leurs jardins, quel qu’il soit.

Le cimetière n’est pas très fleuri en soi, mais il est IMMENSE, et à nos yeux de bougnoules blancs, il reste toujours quelque chose de très exotique à voir l’agencement des morts des autres cultures.

Ça ne doit pas être exactement donné non plus, vu que le temple est refait à neuf et sent bon le cèdre frais. La surface incroyable de terrain non bâti que ça représente laisse penser qu’il faut qu’autre chose compense la pression immobilière. Remarque, vu que le Japon est à la limite de la décroissance, c’est peut-être un bon investissement que d’acheter du cimetière.

C’est paisible, bien situé, tellement qu’on se verrait bien y faire un pique-nique. Akage objecte que ça ne se fait pas, mais les Japonais lui slappent sa bouche de cul béni brailleur de hardcore chrétien sous la douche en venant ostensiblement passer l’aspirateur et laver leur bagnole à l’eau gratuite du cimetière.

On photographie encore quelques insectes et on se casse dans le bois avoisinant, le Higashi-Takane-Shinrin-koen, composé d’un très joli, parcours de passerelles, escaliers et plateformes en bois, surplombants de mares, des plantations, des canaux plein d’écrevisses devant lesquelles je bave en pensant aux farfalles et à la crème au cognac GUY PINARD que j’y ajouterais, tandis que les gamins jouent avec la bouffe comme d’habitude, attrapant les crustacés pour leur faire faire des combats dans la grande tradition et des gosses et de la connerie nationale.

(voir aussi : version coco+japon, pour les fans)

Phrase de vieux cul n°117 : « Il ne sait pas où il a mal, celui-là… »

02 vendredi Déc 2011

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Des questions existentielles qu'elles sont bonnes, FLE, Gattegno, ginza, j'ajoute FUKUSHIMA à mes tags pour faire du passage, Jung et Freud sont en bateau, ma vie est un sac de patates, Silent Way, une sodomie à sec vaut mieux qu'une remise en question

Parfois tu ne sais pas quoi écrire, et parfois ça te tape dans la gueule comme une biffle de Rocco Siffredi.

En 2010, je passais la licence de FLE.

 Je me suis senti mieux dans mon boulot depuis : passer ce diplôme, c’était autant obtenir un bout de papier légitimant mon travail qu’un travail sur soi. Obtenir un background théorique, de nouvelles idées, une connaissance globale de l’histoire de l’enseignement, c’était bien. Comprendre comment se préparaient (ou non) les enseignants de FLE par rapport à ce que je me contentais de ressentir, c’était bien aussi.

Je n’ai pas enchaîné avec la maîtrise, c’était trop lourd d’attaquer tout de suite. Outre les soucis persos qui ne me permettaient pas une concentration suffisante, je trouvais ça trop tôt ; j’aime mettre en pratique ce que j’apprends : la seule théorie n’a souvent que peu de sens de prime abord, mais quand on y réfléchit en situation, on trouve, la plupart du temps.

Mais commencer à réfléchir, c’est aussi remettre en question. Et à l’examen, on remarque souvent que les profs ayant une licence FLE ne sont pas meilleurs que d’autres, voire pire dans bien des situations. C’est l’absence de réflexion face à leur statut, face à leur langue et surtout face aux besoins de l’élève qui plombe. Et dans la situation, je m’inclus hélas.

Se remettre en cause, c’est un peu l’activité qui ne finit jamais, mais que tu fais à contrecoeur par excellence (ne dis pas le contraire, c’est aussi ridicule qu’un mec qui prétend ne jamais s’être branlé). Pourtant, tu y es bien obligé, sinon la vie te latte dans les couilles jusqu’à ce que tu le fasses ou crève d’un cancer. Tu peux résister longtemps, mais à un moment faut regarder les choses en face : tu enseignes comme une merde, parce que tu ne te poses pas les bonnes questions, ou surtout parce que tu ne veux pas t’en poser. Suivre une méthode est plus confortable, et puis ça ne touche pas à ta vie privée.

Or justement : j’ai le tempérament religieux.

Le rapport ? Pendant toute l’adolescence, je me suis cherché des méthodes, des guides, des carcans moraux, des idéologies, des systèmes d’existence, des écoles de pensée, des combats politiques. Avantage : une culture au dessus de la moyenne générationnelle dans le domaine, et 18 en philo au bac (ma moyenne de l’année).

Quand t’as 16 ans et que tu as déjà lu Épicure, Kierkegaard, Krishnamurti, Guy Debord, Saint-Simon, Karl Marx, Rudolph Steiner, L’Ancien Testament et La conjuration des Imbéciles, tu es au dessus de la moyenne qui roule en 103 SPX (+autocollant BONZAÏ records), désolé. Après, j’ai pas dit que ça m’avait rendu heureux, hein ?

Alors finalement, la vie te prend et te retourne (comme Alban Ceray), toi et tes idéologies, comme un sac de patates vidé à flanc de colline, que roulant tu dévales en essayant de rattraper quelques tubercules en passant, tubercules qui s’échappent de plus belle parce qu’ils ne roulent pas dans le même sens que toi. Ta vie est foutue, t’es mal, ton système de valeur s’est effondré, c’est comme une panne sexuelle permanente.

Et en bas de la colline, tu cherches, moitié désabusé, moitié avide d’espoir, voire si des fois il n’y aurait pas des noisettes, des chayottes, des rutabagas ou n’importe quoi dont tu pourrais remplir à nouveau le sac qui va de ta tête à ton cœur, parce que ce n’est que quand il est plein que tu te sens en sécurité, tu en es sûr.

Samuel avait dit que plus tu es sûr de quelque chose, plus tu as de chance de te tromper. Et au final, j’ai du mal à croire que ce soit faux : Sois assuré que la vie (ou dieu, ou Madoff, ou un polype, ou Vishnou, ou les frères Borganov) va faire surgir un truc de nulle part, un truc tordu comme une exception à la règle dans notre chère langue, tordu-dur comme Christopher Clark ou tordu-génial comme dans Dragon Ball, bref, un truc qui te secouera du haut de la colline.

Il en va de même de l’enseignement.

You do one little job, you build a widget in Saskatoon, and the next thing you know, it’s two miles under the desert, the essential component of a death machine. 

Au début, tu te dis que t’as tout compris et que les autres sont des quiches, y’a qu’a voir, tu parles tellement bien aux élèves. Puis tu remarques que les élèves ne sont pas là pour t’écouter et que t’as bien de la chance d’être au Japon où les gens sont polis, au moins en surface. Tu essayes de t’améliorer, passe le diplôme, essaye de produire du contenu avec un succès variable, te farcis les journées pédagogiques de Dokkyo, à perpette au nord de Tokyo, où des intervenants se pignolent avec plus ou moins de force sur leur statut de FLEuteux professionnel et méprisent ta face de merdaillon travaillant dans de petites boîtes privées qui font inévitablement de la merde, c’est évident.

Et puis tu tombes sur les manuels qu’ils ont écrits, et tu as envie de gerber* tellement, c’est mauvais.

*c’est une image. En vrai, seuls les huîtres, le poulpe cru et la scatophile dysentrique à l’entonnoir me donnent envie de vomir.

Puis tu te demandes : ce que je fais est peut-être aussi mauvais que les autres ? Mais pour le remettre en cause, il faudrait abandonner son précieux, précieux système, et le pantoufleur sécuritaire en moi crie NON ! , je ne veux pas encore dévaler la colline et devoir chercher un nouveau sens à tout. Mais finalement, tout crie dans ce sens : le travail qui manque, l’opportunité d’en trouver, les pistes qui mènent vers la même chose, l’ambiance…l’adversité de ceux qui n’adhèrent pas, ou ne comprennent pas.

Je commence à travailler avec l’approche Gattegno. Je n’y comprends presque rien, la partie émerge de l’iceberg, mais j’aime ce que je vois. Le langage parle à ma vieille soif de mystique camouflée, comme de vagues résonances d’école de pensée dans ma boîte crânienne. Je me retrouve comme un enfant devant, mais un enfant adulte : perdu, mais content de l’être, comme un terrain d’expérience infini. Un adulte cependant, parce que l’œil porté sur ce qu’on fait et qu’on voit doit être celui-là.

Le fait de devoir porter un regard nouveau sur ses propres systèmes passés est un sacré coup dans le sac de patates, mais cette fois je refuse de dévaler la colline. J’ai envie de voir comment les patates sont empilées et voir comment ça se réorganise, trie, arrange, complète.

Et bizarrement, ça génère autant de gêne que de plaisir.

Le plaisir est évident, il est le même que le Légo : la première fois tu fais ce qui est sur la boîte, puis tu réinventes à l’infini tout en remarquant que tu reviens sur certains trucs. Tu fais avec ce que tu as, puis tu complètes. Happiness is a plastic brick.

La gêne, c’est plus subtil ; autant j’apprécie d’avoir à me remettre en question et essaye d’en être autant l’observateur intérieur qu’extérieur, autant ça me dérange de ne pas être seul dans ce processus.

C’est paradoxal : le monde extérieur est un gigantesque terrain d’expérimentation, et il faut l’utiliser sans quoi la transformation n’a pas lieu, mais en même temps, mon orgueil prend cher, j’ai peur du regard des élèves comme de celui de mes pairs, je suis nu, dénudé volontaire, exhibitionniste à petite bite…une chose que tu n’as pas forcement envie d’être, en gros.

D’autant plus que les élèves ne sont pas juste des élèves, ce sont aussi des clients, qui payent. Qui plus est, j’essaye d’utiliser l’approche (pas la méthode ou le matériel, notez la nuance) un peu partout, cours ou pas, mais ça me pose un problème moral par rapport à l’école qui m’y forme. Quelque chose dans ma morale interne désapprouve, sans que je ne sache pas identifier exactement quoi. Je n’ai pourtant pas l’intention de me barrer au plus vite et j’estime que toute l’expérience que je pourrai me faire sera bonne, ou qu’elle soit, mais bon…

Toujours est-il que j’ai reçu aujourd’hui les 12 cours de maîtrise, que je vais me taper un an de plus dans les bouquins et qu’en plus, j’ai d’emblée un apriori négatif sur ce que je vais étudier.

Et une bonne excuse pour bloguer encore moins.

Phrase de vieux cul n°386 : « De toute façon, pour ce à quoi ça sert, j’vais te dire… « 

21 vendredi Oct 2011

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Agnès Giard en Ilsa dans un remake de l'enlèvement des Sabines, Fukushima c'est la faute à Raël, Ichikawa Miwako, Illuminatis financés par Microsoft et la CIA et Yves Rocher, Judas Priest m'a tuer, La déesse à la tête de mérou, le Vrai Japon, Mater des culs à Tokyo, sabbat de vierges qui s’ignoraient salopes, urotsukidoji

Raël me tripote malgré mon âge avancé, il en est arrivé des trucs depuis le début de 2011.

Mais je pense que pour le coup, ayant épuisé le sujet séisme, quoique quelques branlettes tectoniques nous réveillent de temps à autre, j’ai du mal à savoir sur quoi embrayer.

Parler du nucléaire ? Pour quoi faire ? D’autres le font bien mieux. Et je préfère fermer ma gueule sur le coup. Le non-professionalisme poussé jusqu’à la connerie n’est sûrement pas un truc qui me rebute, mais il y a déjà assez de gens qui se rendent ridicule dans ce créneau, à grand coup d’ « on nous cache tout, on nous dit rien » (Oui, j’ai mis NOUS et ON dans la même phrase, ça vous montre le niveau), discréditant de très légitimes questions et informations en les noyant dans un style à se faire suicider les nègres de Sulitzer, une interface digne des heures de gloire des webpages geocities et surtout un sens de la paranoïa et du n’importe quoi glané sur le net sans travail sur les sources qui horrifie l’ex-étudiant en sciences humaines que je suis.

Quitte à entendre que c’est à cause des ex-tortionnaires du camp 731 reconvertis dans le bâtiment (par l’entremise de la mafia) qui ont choisi un béton trop armé en armatures acier dans la chape de la centrale, afin que le fer se croise en forme de pentacles pour évoquer Urotsukidoji dans un sabbat de vierges qui s’ignoraient salopes avant de prendre du plaisir à être violé* pendant 4h44 par des machines à pilons mécaniques de 28 cm (de diamètre) s’agitant au rythme de Breaking The Law de Judas Priest, tout ça pour le compte des Illuminatis financés par Microsoft, la CIA et Yves Rocher, et bien je préfère encore aller boire un coup à la buvette du quartier. Quitte à lire des conneries, autant qu’elles soient drôles et bien documentées.

*(Agnès Giard conteste en coulisses, il paraît qu’elles seraient consentantes et que c’est le propre de l’émancipation dominatrice nippone qui heurte nos subconscients judéochrétiennes et la mémoire génético-culturelle romano-européenne -donc potentiellement nazi – de l’enlèvement des Sabines).

Ce blog n’a pas une volonté éducative à la jésuite : Je n’ai pas la conviction de vous convertir à quoi que ce soit, ni au zoroaroisme (c’est presque tentant, notez), ni au culte d’Ichikawa Miwako (les Égyptiens avaient le dieu à tête de chien, Ganesh une tête d’éléphant, et Ichikawa Miwako une tête de mérou, alors ça tient la route), ni au VJ (le Vrai Japon, censé être la religion de la plupart des étrangers blogueurs ici, ou ailleurs d’ailleurs, qui ont absolument à défendre leur exégèse du pays , qu’ils aient un truc intelligent à dire, ou pas).

L’idée, c’est de parler de ma vie personnelle (subjective, par essence), de faire les phrases les plus tarabiscotées possibles dans un élan de discipline d’écriture sado-masochiste, d’étaler ma maigre contre-culture comme de la gelée de coing (message subliminal : envoyez-moi-z-en tas d’enculés!) en espérant être un jour pigiste freelance sans envergure pour Teknikart (ça existe encore?) ou poête pour Vice (dans la rubrique : « le vers tue ! »), et espérer vaguement que l’ironie des situations vous fera réfléchir un peu.

Oui, je suis un optimiste : j’imagine que si une majorité de personne pense que « Pourrais-je avoir un café ?» et « Puis-je avoir un café ?» se résume juste à une question de politesse, j’espère que quelques-unes sont capables de voir qu’il s’agit aussi du niveau de confiance en soi du locuteur.

Ainsi va-il de ce blog. Vous y verrez le Japon (ou pas) que vous voulez, vous n’y verrez rien ou vous y verrez bien plus que prévu, à y repenser entre 2 levrettes basques (avec les mains qui pelotent le nichon) ou 2 sandwichs grecs (pas d’images, ça va comme ça?). Mais je ne vais pas vous prendre par la main pour vous expliquer, j’ai bien d’autres choses à foutre. Mater des culs, par exemple.

Phrase de vieux cul n°33 : « Ce qu’on est bien chez soi, quand même. »

04 mardi Oct 2011

Posted by senbei in Kultur Schokk !, La Bright Life in Tōkyō

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150.000 yens de téléphone, Kajigaya, Kawasaki, Le petit Bruno Mègret illustré et ses 100 clichés sur les métèques, Les agents immobiliers écoutent Fraction Hexagone, Small Town Boy, T’AS TON TANN’S ?!

5 gigas de photos transférées sur le disque dur, c’est de l’archéologie pour les yeux et le coeur, des couleurs d’une autre saison, l’odeur des mauves que le corps reconstitue cérébralement, le soleil qui se couche sur le dépôt de train.

J’aime bien mon appart...certes, j’entends l’eau couler quand la voisine prend sa douche, un truc bizarre bourdonne non-stop dans la rue, mais sinon, rien à dire.

J’aurais pu faire un article composé uniquement de jérémiades sur combien c’est dur de trouver un appart.

J’aurais pu cracher ma bile sur le racisme des proprios qui te refuse tellement systématiquement les étrangers que l’agent immobilier doit improviser en disant en disant que t’es prof d’université sans quoi ça raccroche aussi sec. Qu’il t’explique qu’il choisit de demander « Acceptez-vous les Français ?» et non « Acceptez-vous les étrangers ?», sans quoi, le proprio penserait que je suis peut-être coréen, voire pire, Chinois, et faut bien dire entre nous que c’est un peu une sale race, hein… Parce qu’ils viennent et s’installent à 8 dans un studio, font du bruit et puent, sans compter le loyer qu’ils ne payent pas ?

  • Ah, ben on voit que vous les connaissez, hein…
  • Mais ils ne sont pas tous pareils, rassurez-moi ?
  • Ah, c’est vrai, il doit y en avoir des biens, mais comprenez…

Ahah. Il suffit de se faire une petite session « Le petit Bruno Mègret illustré et ses 100 clichés sur les métèques » pour que l’amicale des agents immobiliers entonne du Claude Barzotti en choeur.

Alors que c’était déjà un peu éprouvant de les côtoyer pendant des heures durant, avec leur conversation de bambou mort (« et sinon, vous aimez bien boire un coup ? Moi j’aime la bière… »…wow…), avec leur face de similihost de seconde zone, chaussures pointues, MAIS carrées parce que buziness-iz-buziness, coupe de semi-perruche moitié déluge de gel moitié David Beckham en décalage horaire, costards à rayure juste assez clinquant pour éviter d’être pris au sérieux autant par l’internationale des gens stylés que par les nénettes qui ont le moindre goût, bref, avec leur touche cheap d’aspirants-symbole de la bulle économique, il faut en plus se farcir leur fausse condescendance face à ton statut de bougnoule du Japon.

Pas que ça hérisse tout le monde, hein ? Il y en a qui ne te prennent pas en traître et qui te disent que ça ne va pas être possible à peine tu as poussé la porte de leur placard à dossier (communément appelé AGENCE, ici).

Mention spéciale à celui de Shoinjijamae qui répondit que c’était déjà loué quand je lui disais que je m’intéressais aux apparts vantés sur les affiches qu’il posait devant mes yeux. Après quoi, comme je lui demandais ce qu’il avait d’autre, il a dit : rien.

Ah.

Il aurait bien mérité de se faire pourrir, mais j’étais déjà épuisé, autant par sa connerie que par la recherche.

9 agences, 34 apparts visités, 48 refus préalables pour étrangéitée. Plusieurs désistements après accord préalable, comme celui de Futako-shinchi : pas cher, bien situé, lumineux…

Le proprio répond que c’est OK, en plus sa femme parler un peu français, ils adorent le Poitou-Charente, mais pensent que Ségolène devrait arrêter de dire n’importe quoi pour faire son intéressante, et ils ont un chalet en Savoie, où ils dégustent un petit reblochon arrosé d’une bouteille de roussette du coin, les soirs d’août quand la montagne fraîchit et que la lumière change, les longs couchers de soleil rougissants annonçant l’automne, ses pluies et la rentrée des classes pour laquelle il faudra acheter un nouveau cartable, d’ailleurs Naoto chante « T’AS TON TANN’S ?! » à tue-tête dans toutes les collines, il a encore du manger des champignons avec son grand frère.

Je le sentais bien, mais 2 jours plus tard, ils ont changé d’avis : ON (notez combien c’est précis…genre, le frère du gendre du marchand de légumes connaît quelqu’un qui…) leur avait dit que les étrangers ne faisaient rien que des problèmes.

Retour à la case départ.

Revisites, re-mailing intensif, cette fois avec Fukamin, un copain agent immobilier qui m’aidera beaucoup dans la manoeuvre, négociera, organisera et qui finalement dénichera l’appartement qui va bien et où je suis désormais. Et je le remercie de tout coeur.

Voilà, la life continue. Avec un peu de chance, la situation économique devrait se débloquer doucement, et je pourrai sans doute rembourser les 150.000 yens de téléphone que je dois à une Jacqueline (qui a eu la gentillesse de ne pas me les réclamer) avant novembre. D’ici là, j’aurai aussi l’occasion de poster autre chose que des banalités et des photos.

Pour l’immobilier, vous penserez à faire un tour ICI.

Ça vous instruira bien plus que mon verbe.

Phrase de vieux culs n°137 : « Avec le temps, tout s’arrange ! »

07 mardi Juin 2011

Posted by senbei in La Bright Life in Tōkyō

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ce blog donne le cancer, Chaine alimentaire contaminée et alors ?, Entre le chou et la cagette mon coeur balance, Fukuyama vu du ciel, Je n'ai rien à dire et je le prouve

Voyons les choses en face : ce blog est le désert total, et ce post d’une vacuité abyssale. Il faut que je change quelques bricoles. Mais en attendant, je vais au moins poster quelques photos et souvenirs sans intérêt qui dorment sur le disque dur depuis des mois.

Fukuyama_Assoupi

Puis… TIME WRAP ! Retour un mois en arrière. De la néo-italo-disco (New-York flavor) pleine les oreilles, je suis à la bibliothèque municipale de Fukuyama et j’attends l’arrivée du boss de Drink Cold.

Je pense à rentrer à Tokyo, en espérant que toute la chaine alimentaire des environs ne soit pas contaminée et que la phase de tremblements non-stop des semaines passées soit terminée.

Fukuyama_window to the world

Re-TIME WRAP : Dans le train pour aller à mon boulot, je repense à tout ce dont j’aurais pu parler et dont les photos attestent, mais crains de ressombrer dans le bisounours ou l’autofiction.

Fukuyama_t'es bonne

Dasai is the new Oshare.

En fait, j’ai eu un peu d’autres chats à fouetter que de bloguer les meilleures semaines de ce début d’année 2011, préférant me laisser porter par leur souvenir et m’oublier dans un présent de phantasme paramilitaire, la Kalash de taliban alpin à la main dans Call Of Duty 4, dans l’amitié virile, dans le gros rouge de caserne à 1000yens et le porno éclateur de trous de balles (le leur, pas le mien).

Kannon_Oppai1Kannon_Oppai2

Boddicker's_PruniersFukuyama_appartements

Le retour à Tokyo a été à la fois un soulagement et une inquiétude, soulagement de retrouver un chez-soi (je viens de déménager, donc) et de sentir que d’une manière ou d’une autre, la vie reprend son cours (une bonne phrase de vieux cul, tiens), sentiment un peu idiot dans le sens où la vigilance baisse et la situation atomique ne change pas vraiment.

Fukuyama_Bye Bye

On mange du chou je ne sais d’où avec Robin et Clarence, assis sur des caisses de plastoc dans les ruelles de Ginza : c’est ça. Tu fais gaffe aux étiquettes, les gaijins apprennent soudain les kanjis des préfectures par coeur, mais après 2 bières tu commandes n’importe quoi. De toute façon, que faire ? Arrêter de manger des produits transformés parce que traçabilité zéro ? Mouais…mais quand t’es crevé, tu achètes tout de même des gyouzas au supermarché.

Boddicker's_Softbank

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