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je suis trop grosse pour faire du ski, La montagne ça vous gagne, les japonais on dirait qu'ils sont toujours en switch, les skieurs c'est rien que des enculeurs de chiens, Shiga-Kogen en force popopopop
Tant que Domenech sera entraineur, je ne vois pas pourquoi je changerais non plus, donc vous aurez à nouveau droit à mes histoires de neige cette année.
Mais comme j’ai emporté le pc (les notebook sont la seconde vie des nerds au petit pied, jusque dans les toilettes), on va la faire en direct, façon ACTUEL du pauvre.
[ndlr : c’est publié après, bien sûr. C’est pas l’Élysée ici, on n’antidate pas]
Le 2.
Donc, ça commence mal.
Comme expliqué précédemment, les problèmes de communications inhérents à la race des amis de Chiaki m’empêchent d’emporter ma précieuse, précieuse planche achetée au prix d’heures de cours vaguement payé une misère rapport au coefficient soporifique des élèves et à la dose de Talisker de la veille.
C’est une heure du matin passé quand nous partons de la maison parentale, les planches restent dans le vestibule après la grosse dispute et je ne sais pas ce qui des 2 me reste plus en travers du ventre.
J’achète cash une flasque de ouiski bon marché au combini, histoire d’être hors-jeu et mauvais esprit dès le départ. Nan, j’conduirais pas, j’vous dis merde. J’communique avec mon goulot, j’me comprends.
Un plaid sur les genoux et Felix the Housecat dans les oreilles comme remparts contre le froid et les sonorités r’n’b péninsulaires inhérents à ces excursions, je m’isole comme Clementine dans sa bulle bleue et commence à vous écrire, bande de baveux cornichons de mers lecteurs de torchons numériques.
Comme d’habitude, on arrive vers 5h30 du matin, avec une bonne demi-heure à tourner, cherchant l’hôtel dans la nuit orangée, tous les hôtels de béton moche se ressemblent sous la neige. C’est parti pour une heure de sommeil ankylosé dans la voiture à attendre de pouvoir faire le check-in et découvrir que l’hôtel propose la sélection de boards LES PLUS POURRIES que tu peux trouver. Non, je ne plaisante pas.
La planche de Chiaki perdra 25 cm de plastique en quelques heures, l’avant de la mienne s’ouvrira comme un club-sandwich sur lequel Marianne James se serait assise, et je perdis une vis de fixation juste en sortant du télésiège.
Que font les militants du droit des animaux ?
Le domaine est bien grand, la neige accroche un peu, mais elle est bonne. Je suis un peu rouillé et aucune bosse à l’horizon, donc on ride pépère.
Le soir, c’est le traditionnel bain public, dans une eau verdâtre qui sent fort l’aquarium saumuré pour l’occasion.
Scène étrange, un joli jeune garçon (Hin ! Hin hin ! Tu aimes les films de gladiateurs ?…ah, pardon…) entre dans l’eau, et soudain, tel le webdesigner devant l’open-bar, un vieux moche se colle près de lui, mais alors, VRAIMENT proche. Il lui parle et…lui touche quelque chose dans l’eau (couleur « gerbe postsoirée épinards-vodka », donc je ne vois rien), sur quoi le gamin le regarde droit dans les yeux, et recule légèrement. Ambiance…
Je ne sais pas trop quoi en penser, mais le gosse est un peu figé dans le jus de grenouille l’eau. Vu qu’après ils se reparleront en se lavant (pour ceux qui ne savent pas : on se lave en entrant et en sortant du bain, à part), j’imagine qu’ils sont de famille. Chiaki en pense la même chose, mais bon, ça puait le malaise quand même. Bref.
Le repas est médiocre comme il se doit, et mais on va surement se gaver de saloperies hypercaloriques devant la télé abrutissante.
Gagné.
La télé crache des comiques japonais un peu moins pires que d’habitude, la partie de Jenga, seule excitation possible, sombre dans la lenteur quand Kwakoua ou sa copine mettent une heure à jouer. J’ai abandonné l’espoir d’expliquer le 421 ou le chochol aux Nippons, incapables de retenir des règles de plus de 3 lignes. La belote, tu peux crever la bouche ouverte.
Même la bataille ressemble à un défi intellectuel.
Le 3.
Il neige dans mes articulations au réveil, et ce qui tombe dehors est plus appétissant que le spam du petit déjeuner, un aliment ingrat qu’on penserait inventé comme blague (genre le genre de truc qu’on se jette dessus dans les films muets des années 30), mais non, les Japonais en raffolent.
Les Chinois aussi, au demeurant…je me souviens que Danxhia en achetait pour mettre dans la fondue chinoise…Le pâté de jambon (rien que ça, mmemememem….) venait de Hollande, était conditionné en Chine et renvoyé au pays du Bayonne AOC. Gah !
Je descends tôt histoire de choisir des planches convenables, parce que la veille, entre mon chewing-gum à fixations dont une carre se barrait et Chikki qui rabotait les pistes, c’était pas la gloire. Une Rossignol, miracle, et une vieille Lamar (ça existe encore ?!) feront l’affaire, le neige est bonne, on ride à 4, Monsieur K ayant déclaré que nous allions trop vite.
On découvre d’autres pistes, je shape rapidement un mini-kicker sur une cassure, juste histoire de faire quelques sauts droits tous bidons (ceux qui m’ont déjà vu surfer le savent : c’est pas des sauts, c’est de l’escalade aérienne), quelques gros viandages et quelques photos.
Pas d’embouteillages, pour une fois on rentre tôt et personne ne suggère de ramen ou je ne sais quoi juste histoire de ne pas être seul le soir, ce qui est assez rare pour être évoqué. J’ai la gorge massacrée par la clim de la caisse et les clopes, les miennes (que je décide de ne pas finir) comme celles des autres.