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La tentation d'une île

Après une image comme ça, j’ai plus trop envie d’écrire.

Je me revois 3,5 mois en arrière, un août au milieu des vacances, rares, précieuses, parfumées à l’iode et aux tomates du jardin, et pas dans le train puant de la moitié de ce que l‘été du Shonan peut produire d’exécrable : l’huile solaire sur la cellulite des post-gyaru, le sable plein de mégots et de blénos, le jus maritime d’Enoshima (AKA la soupe de miso) qui sèche sur l’arrière du pied qui s’échappe des crocs, la transpiration et les essais de la couvrir à coup de produits chimiques tellement cheap que les Guinéens se seraient vus refuser l’entrée des boites libanaises de Conakry s’ils en portaient, le chu-hi aux gouts improbables, la friture de tout et n’importe quoi, la cyprine qui sèche avec une lenteur digne de service chez Freshness Burger et qui accentue la frustration de ne pas s’être fait monter par un grand maigre aux dents organisées comme un clafoutis.

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Comme un aigle.

Bref, je me répète et conchie l’été à Tokyo et sa Grande-Motte locale, la fierté déplacée en plus, le surf sur rien, le pseudo-cool qui pue le fric, et les fringues hawaiiennes de pacotille.

Ces photos ont été prises sur une île. Pas une inaccessible, où tu n’arrives qu’en bateau, à la nage, à dos de Bobby ou de sirène. Vous pouvez lire Jud pour ça. Sur celle-ci, vous irez en voiture, en partant de quelque part, emmené par la tamagomobile de Madame Boddicker.

C'est tôt ? Nan, c'est tard !

Ces iles qui servent à expliquer tout et n’importe quoi, surtout n’importe quoi*, je les aime malgré ma non-passion pour la mer.

Qui a déjà vu Malot et Akage s’ébrouer dans les vagues de Zushi pendant des heures, comme deux faméliques lamantins gays ? Personne ? Dommage, vous auriez compris ce que c’est que d’aimer la mer. Moi, je prends mon iode et je me casse, c’est tout.

Setou_Oh mon bato

*En gros, au Japon, n’importe quel comportement collectif absolument irrationnel ou rétrograde est explicable par les autochtones par cet argument en béton de Flamanville :

日本は島だからね / Ah oui méééé, le Japon c’est des îles, sépoursa.

Tu as raison, ma chérie. Le Royaume-Uni, comme vous, est à l’âge de pierre de l’émancipation sociale. Oh wait…

Avant Kim-jong-UnAprès Kim-Jong-Un

Variations.

Les îles du Seto, plus que la promesse du poisson frais, c’est un horizon ouvert, des possibilités d’isolement, mais peu de crainte du tsunami de la mort qui emporte ton slip séchant sur la branche et te laisse nu, errant à la merci du vent salé, des bourrasques iodées sur les burnes que burine le soleil de plomb de la Provence Japonaise. Cette eau est bonne, c’est pour ça.

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Parce que franchement, le Seto est ce que j’ai trouvé de plus proche de mon Gard natal, le FN et la pétanque en moins.

Une impression de chez moi, de plénitude, loin des connards qui crient ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ dans tout Tokyo, du Kyoto et ses ruelles au charme traditionnel, au Nara et ses biches pétantes, anus au vent. Si j’avais l’assurance de ne pas y mourir d’ennui et de pauvreté (« votre école de français, 3ème île sur la droite, 4km et 39 tournants dans la montagne, pour votre sécurité, n’utilisent pas apple.maps SVP »), je m’y installerais bien.

Comme des étrons flottants de Godzilla

Je m’excuse pour la vacuité de cet article. C’était un peu comme avec ta mère: un coup pour l’hygiène.