Le « Tadanobu Asano « Hardcore ’till I die » Fan-club » (Chichi et mon humble magnificence moi-même) a visionné pour vous cette petite perle ratée, ou comment passer à côté d’une bonne idée en espérant faire de la nouvelle vague, alors que Ruychi Hiroki aurait, avec un scénario pareil, fait un truc sublime de grâce et de sensibilité la larme à l’œil (mais intériorisé, faut pas exagérer, c’est le Japon…ou alors on peut s’enfuir brusquement, courir les genoux serrés, étouffant ses sanglots burlesquement hoquetant dans des mains jointes et pressées sur un visage cramoisi de honte de se faire remarquer…mais le sujet part encore une fois en waïu, donc stop.).
恥じる
はじる ・ hajiru ・avoir honte
Alors Kaze Hana, c’est une incroyable prestation d’Asano en pire salaryman rustre, mufle (c’est peu dire…), alcoolique, avec des lunettes qui valent au moins 500 points dans les soirées commémoratives « les Chirac à Paris : 1977-1995 : 18 ans de frais de bouche et d’électeurs fantômes« …mais voilà que par votre faute je m’égare encore sur une pente glissante comme un toboggan devant l’usine vaseline (qui, je le rappelle, est le baume à lèvres préféré des Japonaises…intéressant de constater que la marque fait son trou d’une manière ou d’une autre suivant les pays…pouf pouf*)
潤滑剤
じゅんかつざい ・ junkatsuzai ・lubrifiant
Kaze Hana, donc, est un film intéressant, n’est-ce pas…Asano est alcoolique et Kyôko Koizumi (une autre méga-star ici, précisions) pas mieux, tous deux de grandes putes dépressives d’une certaine manière (faut voir le Tadanobu au téléphone avec son boss…).
Le road-movie en 4×4 rose peut-il sauver le film, l’affection, la vie, le Japon ?
La classe, mec !
C’est parfois très lent, trop évasif : je veux bien le revoir si on me pond on director’s NON-cut de 3h30, parce que là, ça a l’air long ET tranché, donc problème.
Certains appellent ça de l’épure…Certes, l’image est souvent magnifique, et la mélancolie des personnages peut toucher, comme une étude de sociologie sur les amours chez les canards cols-verts. Mais entre le choc des couleurs (d’Hokkaido – très bien, hormis le 4×4, donc) et le poids des paupières, mon cœur vacilla.
Le talent des interprètes tient le film et la presque-fin chez les bouseux chantants sauve beaucoup, tandis que le final, hémorragie de timing convenu et de pathos non assumé à jeter dans la fosse commune, fait l’effet d’une couche de pâte de cacahouète sur un sandwiche banane-miel-beurre salé.
« Ce n’est pas nécessaire », comme l’aurait dit Chiaki jadis.
1,94/5 et je suis bon prince.
Une critique plus enthousiaste ici (sur cet excellent site qu’est Sancho-Asia, soit dit en passant)