Étiquettes

, , , , , , , ,

Kamakura rouille

Kamakura est l’occasion de tester les théories sur la typologie du touriste évoqués précédement (ce blog s’auto-cite : ça sent le « j’ai rien à vous dire »).

Kamakura_Speciment2Kamakura_specimen1

En fait, en matière de tourisme, il y aurait beaucoup à dire sur Kamakura, dont je ne comprends toujours pas très bien pourquoi c’est une passion Tokyoite :

  • En principe, le jeune nippon n’en a profondement rien à foutre de l’histoire et n’en a absolument pas honte :
    « ah ouais, c’est pas très interessant, et c’était il y a longtemps », et comme tout ce qui est vieux pue par principe, c’est pas gagné. Partant de ce présupposé, pas forcement propre au Japon d’ailleurs (je me rappelle des lectures émues des réponses aux fiches distribuées jadis à mes collègiens de Peyrolles : « A quoi sert l’Histoire ? »), je ne vois vraiment pas quelle argument plus bidon que « Ouais, on y est déja allé, mais Kamakura, c’est interessant, c’était la capitale avant » on pourrait me sortir (Kant, Hegel, Saint-Simon et Samuel Huntigton auraient fini en asile ici).
    Tant mieux si c’est sincère, mais pour moi, ça ressemble à une énorme excuse pour…

    怖い

    こわい ・ kowai ・appeurant , effrayant

  • Retourner pour la millième fois au temple Hase Dera, trouver la grotte « kowai« , transpirer à grosses goutes en montant les marches, admirer la vue, trouver qu’il fait trop chaud, après quoi une glousseuse quelconque criera « Aisu tabetai ! », « je mangerai bien une glace », déclenchant ainsi un panique gastrique dans mon ventre (on vient de manger des kilos de merdes dans la voiture, comme d’hab’) et une excitation tangible dans la basse-court des amis, l’idée de la glace à la patate douce équivalent à l’arrivé du nouveau coq à crète rouge, un dominant pour sur.Mais ne nous focalisons pas sur ces petites langues japonaises lèchouillant des crètes de coq …Hein ?! J’m’embrouille...et précisons que ça pourrait être n’importe quoi d’autre du moment que c’est de la bouffe.
    Parce que si tu ne l’avais pas encore compris, TOUS les voyages ne sont qu’une putain d’EXCUSE pour se baffrer de tout et n’importe quoi, dans le désordre et sans aucun respect d’aucune règle dietétique. A propos, t’as déja gouté le murasaki-imo-ice-katsu ? De la glace frite dans la panure, comme un cordon-bleu…ah, tu vois….

Dos de bouddhaaaa

  • Revenons à la finalité de faire TOUJOURS le même parcours (Bouddah géant>Hase>glace>voiture>curry>Enoshima>onsenmanju+lamune>embouteillages…).
    C’est tout simplement parce que le Japonais est très routinier, voire pire, nostalgique de sa propre existence datant de plus de 6 mois.

    懐かしい

    なつかしい ・ natsukashii ・ nostalgique

    Sachant outre mesure que sa faculté de concentration est proche du poisson rouge, il lui est difficile de rester plus de 4 minutes au même endroit, sauf en cas de fatigue intense (consécutive à la montée au temple, voir remarques précédentes…80 marches présentant la limite absolue, après quoi le télécabine est de rigueur – je parle pour les seules femelles Tokyoites, bien sur), suite à quoi, soit il s’endort lamentablement dans une position absconse qui fait mal à voir, soit il se met à piailler des anneries alimentaires ou d’inutiles souvenirs afin de reveiller l’essaim. De toutes manières, on change de fleur d’endroit sous peu.

Fauché dans la jeunesse_c

  • Comme chez les abeilles, dont j’espère ne pas voir une plainte en grande instance suite à cette comparaison désagréable, l’autochtone rechigne à butiner ailleurs que dans sa zone fleurie, qui, quoique surpeuplée, n’offre qu’un charme limité dans la répétition. Tout auteur de tentatives de l’en sortir se fera aiguillonner avec les habituelle excuses scientifiquement prouvées et inhérentes à la nationalité (« on peux pas, c’est dangereux, ça n’a pas l’air bien, il fait trop chaud », etc).
    4 fois que j’y vais et pas moyen de voir les petits temples de Kita-Kamakura…. S’y ajoute le facteur SEXE (pas Besancenot et Dany Boon faisant du tandem sans selle, non non…), celui qui fait que se justifier est encore moins utile, tout étant pardonné aux capricieuses : pas de baignade, pas de soleil, pas de café délicieusement ringard, pas de promenade, pas de flanerie hors-circuit toursitique, « j’ai mal aux pieds, gnagnagna… »

TU POUVAIS AUSSI METTRE AUTRE CHOSE QUE DES TALONS, CONNASSE !

Bref, j’ai tergiversé avant d’aller à Kamakura avec Bapti, et pour cause : c’est blindé de touristes internationaux. Dommage, on aurait raté leurs bonnes touches…

Kamakura_specimen3_c

Résultat : comme d’habitude, mais en médisant. Achat de galettes bretonnes en forme de pigeons pour calmer la miss, retour en petit train assis à coté d’un gosse lépreux dés le plus jeune age…Ouaaaiis !

Kamakura_vieuxKamakura_gosse lepreux

Après Kamagurka, fallait du solide pour se ressourcer : Bravo, après 3 semaines de patience, tu peux enfin manger des sushis !

O-Sushi_torché_c

On va pas trop loin de la maison, à Umegaoka, chez Midorizushi, une chaine basée par là et qui a l’avantage certain d’avoir un excellent rapport qualité-prix.

MidorisushiO-Sushi_maguro1

Installé à coté d’un couple de crétins bourrés, avec un découpeur de poiscaille fleurant bon la primitivité, on s’en est foutu plein le ventre pour pas trop cher (je précise aux médisant que malgré ma pingreté légendaire, c’est moi qui régalait).

O-Sushi_maguro 2O-Sushi_maguro3
O-Sushi_poissons argentésO-Sushi_maki

O-Sushi_maplesalmonAttaque aux 2 ventres de thon, 2 assortiments de poissons brillants, un de poissons blancs, quelques makis, du poisson torché et enfin, un saumon-érable (sucré comme le sirop, CQFD) en tranche tellement fondante qu’on a fini le stock.
C’est quand même interessant la différence entre un sushi français et un japonais : dans le premier, un pouce de Guliver de riz est recouvert d’une lamelle de poisson. Dans le second, tu cherches le riz dans ce qui ressemble à un boa gay ayant bouffé un sachet jeté de l’hélico de Kouchner pendant une quelconque famine.

A la fin, le sympathique consanguin roulait un 2 feuilles (de nori, hélas) à emporter, un makisushi contenant à peut pret tout ce qui se bouffait dans la maison. Impressionant. Faut que je pense à monter la vidéo.

sushiwrestling