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Comic LO Die-Hard Hard-One, dans l'eau chaude avec un tatoué, L'onsen comme lieu homo-érotique de la civilisation nippone, Le grand rien, les onsens sont fait pour se suicider par l'ennui, Les yakuzas ont aussi droit aux vacances, Odawara mon amüüür, Ramen à 8000 calories, sur la route avec ma bite et mon couteau, Tenzan hakone
Alors évidemment, tout le monde y compris Karl Lagerfeld qui vient encore de m’énerver au téléphone avec son autorité tout allemande à demander un truc comme on annexe les Sudètes, tout le monde attend la suite des aventures aventureuses de ma bite et mon couteau, lancés dans la jungle urbaine nippone, entre tradition et modernité, conformisme et avant-gardisme, Saintes-Nitouches vénales et salopes en sommeil.
J’arrête ou vous vomissez déjà ?
Le fait est qu’il faut un peu de matière pour ça, un peu de croustillant, et que j’ai déjà fait beaucoup de posts avec du RIEN. Mais je le camoufle plutôt bien.
Mais là, ça risque de puer la vacuité…et puis réfléchissez : quand bien même je devrais acheter une pelle à neige afin de déblayer la maison de ses emballages de capotes déchirés s’amoncelant aux non-pieds de mon futon détrempé par tant d’ébats humides, croyez-vous vraiment que je le raconterais ici, sur ce blog qui certes, n’est parfois que mauvaise littérature, mais qu’accessoirement, ma légitime lit de temps à autre ?
Noooon, m’enfin, ce serait grossier.
En guise d’eau à la bouche et de femmes fontaines, un peu de flotte sous les aisselles avec un minivoyage à Odawara, histoire de quitter l’étouffante moiteur Tokyoïte et voir un peu la mer.
Avouons-le, moi-même suis déçu de vous parler de ça plutôt que d’autre chose.
D’autant plus qu’à Odawara, à part des vieux que je pourrais voler à la tire si j’avais moins d’embonpoint et un château même pas digne d’être copié pour jouer à Warhammer 40.000, il n’y a rien.
Non pas que rien, ce ne soit parfois sympa…le rien de la campagne apaise, le rien du dimanche relaxe, le rien de poil excite un peu, le rien sous la robe fait saigner le nez du nippon, etc.
Mais voilà que ça recommence à dé-vier vers le sexe.
L’hôtel n’a rien de spécial. Rien d’excitant non plus. Le quartier est calme, les rues sont classiques. On y arrive dimanche après-midi, dans la Nissan des beaux-parents, peut-être une des bagnoles des plus banales de la terre, dessinée un jour sans à partir d’un dessin recalé de fer à repasser. Une Nissan JOUR FÉRIÉ, ça ne s’invente pas. Un char de parade.
Le poste à CD tombe en rade après 50 kilomètres, et c’est donc au son de THE RIEN que nous attendons 37 minutes coincés dans la voiture avant de pouvoir nous garer au TENZAN.
Et là, faut le dire, merci Sanji de Secret-Japan. Un Onsen pas secret du tout, puisqu’il faut attendre plus d’une demi-heure coincé dans la caisse alors que 5 guignols sont payés pour voir leurs poumons détruits par les gaz d’échappement tout en faisant du gérontosport de bâton (une grande passion des pauvres du 3e age local : revêtir un uniforme en tergal triple épaisseur et agiter un bâton quelconque au milieu des voitures).
Mais ça vaut le coup…
L’eau est bien. Vraiment. Évidemment, une photo ne vous dirait rien, et puis t’aurais pas l’air con avec un reflex autour du cou, la bite trempant dans le jus minéral pour cadrer au ras de l’eau les fesses des gosses pataugeant. L’eau est bien, et va falloir me croire.
Chez les hommes, 3 niveaux, comme dans un jeu vidéo Amstrad CPC 464, mais pas le même degré de difficulté.
Tout en haut, un petit bain très facile d’accès et de température. Un cran plus bas, c’est presque pareil, mais la configuration est mal foutue, de manière que soit tes pieds touchent les burnes du voisin, soit t’as rien dans le dos sinon des gens qui passent, pas très agréable.
En bas, à gauche, 2 bassins, dont un insupportablement chaud et l’autre qui sent vaguement la pisse. À droite, un truc qui doit servir à cuire des œufs mollets, j’imagine. Je ne crains pas trop le chaud, mais faut pas délirer non plus. D’ailleurs, quasiment personne ne s’y risquait.
Au centre, un jacuzzi d’eau FROIDE. Ouech.
Fidèle à moi-même, j’arborais ma coupe « Pelvic GI », couilles rasées de prêt et buisson façon Légion Étrangère, ce qui impressionne généralement l’autochtone et son paquet de varechs-cache-bite.
On fait ce qu’on peut pour faire honneur à la réputation des gaijins, moi je n’ai que ça, désolé.
Toujours est-il que je faisais le mariolle en sortant des bains chauds. Fidèle à mon habitude, je m’y motivais un brin en pensant à d’absurdes saloperies tout droit sorties de Comic LO, histoire de crâner encore un peu plus. C’est un exercice périlleux. Cet hiver, je me suis retrouvé coincé pendant 20 minutes dans l’eau trouble d’un onsen de montagne avec une foutue gaule qui ne voulait plus descendre et que je me voyais peu exposer aux gamines qui se lavaient le cul avec papa, sans quoi ils en auraient tiré des conclusions moyennement sympa, j’imagine.
Je me doute que c’est malsain de vouloir être l’éléphant de l’onsen, mais j’avoue, je me fais chier comme un rat mort à barboter seul dans l’eau chaude.
Je ne sais plus du tout ou je voulais en venir avec cette histoire. Mais je remarque bien que ça reparle de ma bite, c’est affreux.
La meilleure partie de l’ onsen est surement son sauna, de facture traditionnelle, une sorte de four à pizza à la chaleur raisonnable, à l’entrée duquel on s’enduit le corps du sel d’une grande jarre disposée là à cet effet. Après quoi, un petit tour dans le jacuzzi froid est un régal. Et on recommence. Sauf qu’on fait moins le fier en sortant de l’eau superfroide.
Les bâtiments du Tenzan sont également beaux, et en eus-je eu les moyens, que j’y aurais bien dormi aussi, comme ce mec de la télé avec qui je parlotais dehors.
Il fumait des Davidoff, je fumais des Dunhills, on s’est vu, on s’est connu, on s’est aimé, chabadabada…nous projetions ensemble nos vacances, nous courrions nu sur la plage du Touquet après une bouteille de Saint-Estèphe de trop, nous roulerions dans le sable, nous ririons de notre bêtise, sa fine moustache piquerait un peu dans mon cou quand nous nous endormirions ensemble dans le hamac pendant que nos femmes débarrasseraient la nappe à carreaux vichy des restes de la salade de riz au thon en boite, le fin filet d’air parfumé au pastis s’échappant de ses lèvres entrouvertes se marierait avec le vétiver Hermès de sa peau tannée, mais pourtant si délicate, je l’aiderais à monter à cheval, tiens, pose ta cuisse sur mon épaule, nous galoperions dans la Camargue sèche et craquante en criant des youhou de toute la force de nos poumons, il gouterait ma brochette du gardian et je prendrais une bouchée de sa daube de toro, le rosé de Lirac nous enflammerait les joues et une mèche rebelle balafrerait son front d’un accroche-cœur bougeant au rythme des soirées gitanes qui réchauffent les cœurs meurtris et exacerbent l’amitié virile au coin du feu…oh oui...c’est bon…
Ben non. Au revoir, à la prochaine, ravi de vous avoir connu.
À la place, on rentrait à Odawara au business-hôtel à 4000yens la nuit et mangeait le ramen le plus copieusement GRAS de la ville. Un cafard volant t’y accueille. Les gens ont tous l’air d’avoir été figurants dans Délivrance ou La colline à des yeux. La déco évoque Jackson Pollock. Le visage du tensho évoque un mégot de Gitane Maïs. La totale…
Les petits déjeuners d’hôtel du pauvre sont une horreur, je passe les détails. Route vers le sud, on s’arrête sur une péninsule, faire une jolie promenade, tremper les pieds dans l’eau claire et prendre en 30 minutes le coup de soleil de la mort, comme ça, cash.
Au début je ressemblais à un kiri flottant sur la grève, puis c’est le look crevette qui prend le dessus, une vraie métaphore culinaire.
2h plus tard, dans un hôtel de base, je sifflote du Roch Voisine, seul dans l’onsen ouvert sur la mer, les yeux dans l’eau ou presque : descendu au raz de l’eau plane, on voit les vagues et rochers, l’enfant qui joue sous l’oeil bienveillant de ses parents, les crabes qui copulent, ça y est, ça durcit, haaaaann…
Soudain, la porte s’ouvre et entre un mec tatoué de haut en bas. Seuls la tête, les pieds, les mains et le sexe échappent aux carpes, lotus, et autres traditionalismes encrés qui couvrent son épiderme de quarantenaire athlétique.
Euh…bonjour.
Ben voui, t’as l’air con de bloquer, autant dire un truc. Retour poli. Vague échange sur la beauté de la mer. C’est ça qui est magique dans l’ onsen : peu importe qui tu es, au final, une fois à poil et la teube ramollie (ou pas) par l’eau chaude, y’a pas grand-chose à dire de plus.
Les yakuza ont aussi droit aux vacances, non ?
N a dit:
Ah ah, excellentes trulupines ! : )
Robert Patrick a dit:
Ah mais oui, MAIS NON !!!
D’abord, marrant cette synchronicité de Roch Voisine, j’avais le morceau en tête hier en faisant ma vaisselle…
Mais ce yakuza, là, d’où il a le droit d’entrer dans un onsen avec ses tatouages ?!
Moi je repousse depuis des années la réalisation d’un gigantesque tatouage de dragon dans mon dos (comme Shiryû !) en me disant que ça me fermerait définitivement les portes de tout ce qui ressemble à un bain public au Japon (y compris les kon’yû, argh !), et Jo-le-yakuza il rentre sans problème ?
senbei a dit:
En rentrant dans l’hôtel (un onsen dans un hôtel de base, en fait), en voyant le mec avec son pantalon à pinces crème, ses lunettes de soleil rectangulaires et sa punch-perm, baise-en-ville à la main, j’ai pensé que cet hôtel était parfaitement ringard, ou que le gars (accompagné de sa beauté courte sur patte) devait être un kumincho de passage.
Par contre, de retrouver un autre du même acabit dans l’eau, je ne m’y attendais pas. Après coup, j’ai remarqué que c’était la première fois que je voyais un onsen sans remarque concernant les tatouages. Donc, pas de soucis, je pense.
Donc, Jojo, pas de soucis. J’imagine que c’était un lieu tolérant. Ailleurs, tu peux te gratter. Et si c’est pour devoir se tremper le cul seulement dans des hôtels milieu-de-gamme avec des bains de 12m² accueillant d’autres tatoués, c’est un peu frustrant pour le dragon du Rozan. Enfin, c’est toi qui voit…moi j’hésitais aussi à me faire un bras, mais finalement, à quoi bon ? Tant que je suis ici, c’est plus d’emmerdes qu’autre chose.
Senbei, décourageant de première classe.
monsieur be a dit:
« Fidèle à moi-même, j’arborais ma coupe « Pelvic GI », couilles rasées de prêt et buisson façon Légion Étrangère, ce qui impressionne généralement l’autochtone et son paquet de varechs-cache-bite. »
c’est pour ce genre de phrases que je reviens ici avec toujours autant de plaisir….
clarenceboddicker a dit:
Le onsen avec Senbei…
Aka la grande aventure magique qui sonne comme une chanson de Patrick Juvet.
Pour le reste, j’ai la bite trop ramolli pour la ramener sur quoi que soit. Y compris ton post plus haut, merveilleusement bien écrit.
L’été quoi…
Clarence, coming-out déprimant
Eyfiss a dit:
Le tatouage à Osaka m’a permit de me faire refouler comme une grosse merde dans tous les taxis du coin.
Un vrai malpropre.
Pour le reste, comme Clarence, matière grise out.
judith a dit:
« l’autochtone et son paquet de varechs-cache-bite »
hoo naaan !!!
mais faut arrêter les phrases comme ça ! je suis morte de rire devant l’ordi, mais je lui explique quoi à mon autochtone maintenant, moi ?!
senbei a dit:
Bah, tu lui expliques comment marche une tondeuse ? Sinon, je peux lui faire, ça doit être marrant comme scène 😀
Oh Yeah…
Heureux que ça vous amuse.
Dans le sud, ils ont l’air plus tolérants sur les tatouages, non ?
judith a dit:
c’était surtout comment justifier mon fou-rire (« non rien chéri, c’est juste un français qui se paye la tronche des paquets de varech-cache-bite des japonais ! ») et traduire ça comme il faut !
sinon ben je sais pas, en tous cas moi j’ai jamais eut aucun problème dans un Onsen ici, mais j’ai jamais été dans des supers onsens réputés, le seul endroit où mes tatouages m’ont posé problème c’était dans la piscine extérieure d’un Hotel de luxe à Okinawa (enfin on m’a juste demandé de mettre un T-shirt ou serviette par dessus), sinon pour les mecs du camps avec nous qui sont tatoués façon yakuza jusqu’aux fesses je sais pas…
le systolique a dit:
la censure pour l’echafaud….
(…) une foutue gaule qui ne voulait plus descendre et que je me voyais peu exposer aux gamines (…) tu pouvais toujours proposer aux gamines de jouer avec mais de ne pas aller trop loin…..
(…) Mais je remarque bien que ça reparle de ma bite, c’est affreux d’ou ma question comment le chauve au col roule va sortir du onsen la tete haute ?
toujours cette maudite chaleur….. on se croirait a Juan-les-pins……
monsieur be a dit: